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Nouveaux modèles automobiles

Comment Peugeot veut rassurer les clients sur la voiture électrique

Jean-Philippe Imparato, directeur de la marque Peugeot (à gauche), en septembre, en pleine présentation de la nouvelle e-208, dans l'usine slovaque de Trnava où elle sera produite.

Jean-Philippe Imparato, directeur de la marque Peugeot (à gauche), en septembre, en pleine présentation de la nouvelle e-208, dans l'usine slovaque de Trnava où elle sera produite. - JOE KLAMAR / AFP

Entretien - Peugeot lance ce week-end la nouvelle génération de la 208. Et pour la première fois chez Peugeot, la petite voiture est électrique.

Essence, diesel, et maintenant électrique. La nouvelle Peugeot 208 arrive dès ce week-end en concession, avec pour la première fois une version zéro émission. Un 2008 électrique rejoindra dans les prochains mois la citadine polyvalente. Jean-Philippe Imparato, directeur de la marque Peugeot, nous explique comment convaincre les clients de passer à l’électrique.

Quelle est la place de la 208 dans la stratégie de Peugeot?

La 208 fait partie du segment B, et entre les berlines et les SUV, le segment B, c’est 40% des volumes. L’enjeu est donc fondamental pour la marque Peugeot, d’abord pour renouveler ce qui a fait une partie de notre succès depuis 30 ans. Peugeot a vendu 22 millions de ce type de véhicules. Il fallait renouveler avec un blockbuster (c’est encore une histoire à écrire), mais il fallait surtout le faire au moment où le monde change. C’est le premier véhicule pour passer dans le monde de la voiture électrique. C’est stratégique.

Au premier plan la 208 essence, et en arrière-plan, la 208 électrique, baptisée e-208.
Au premier plan la 208 essence, et en arrière-plan, la 208 électrique, baptisée e-208. © DP

Les voitures électriques ne représentent que 2% des ventes en France. Comment allez-vous convaincre les gens d’en acheter?

Le premier blocage pour le client, c’est le prix. Les spécialistes estiment que la e-208 vaudra 2000 euros de plus qu’une thermique dans quatre ans. Entre cette valeur, l’écart de consommation, un coût de maintenance en baisse de 30% en plus de la location, vous avez un coût d’usage de l’électrique en moyenne équivalent à celui d’une 208 essence équipée d’un moteur essence 130 chevaux à boite automatique. Le deuxième écueil, c’est comment la revendre? Il n’a pas de souci, il peut la louer. Et la batterie? Elle est garantie. La voiture est garantie 8 ans. S’il veut la racheter quand même? Nous pouvons mettre à jour la batterie dans 3 à 4 ans, et c’est reparti.

L’un des freins pour les clients reste souvent l’usage au quotidien: comment installer une borne par exemple?

Nous nous occupons de la poser à la maison, comme nous nous occupons aussi du syndic qui dans un immeuble ne veut pas gérer ce cas. Même s’il a besoin d’un câble de 6 mètres au lieu de 4, on s’en occupe. Et si on ne veut pas mettre cela dans le leasing, on peut faire un crédit à côté. Ce sont des réponses concrètes.

Votre boulot de constructeur automobile, c’est désormais de rassurer les clients plutôt que de vanter vos voitures?

Nous vivons une époque très anxiogène, c’est StarWars tous les matins, on a l’impression que le monde est fini. Si nous n’injectons pas de la sérénité, de la simplicité, je ne vois pas pourquoi les clients basculeraient vers l’électrique. Si je veux me charger au milieu de la campagne, d’une manière correcte, c’est dans le package par exemple. L’idée pour moi, c’est que si vous devez louer une voiture à 4 heures du matin, car vous avez à un moment besoin d’une thermique, vous devez pouvoir le faire, sur votre smartphone, pour avoir une voiture et partir quand vous voulez, où vous voulez, avec une procédure simplifiée. Free2Move développe actuellement ce portefeuille de services connectés dont nous avons besoin.

Propos recueillis par Pauline Ducamp