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Comment les trottinettes en libre-service peuvent aider les villes à lutter contre la pollution

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Une étude réalisée par le cabinet indépendant Carbone 4 pour l'opérateur de trottinettes électriques Bird donnent quelques pistes pour faire de ces nouvelles formes de mobilité un moyen vertueux de fluidifier le trafic et de lutter contre la pollution. Les trottinettes en libre-service doivent notamment être améliorées pour atteindre au moins 12 mois de durée de vie en moyenne.

Les opérateurs de trottinettes sont en pleine opération séduction. Notamment à Paris où la mairie doit prochainement ne retenir que trois entreprises, alors qu'ils sont une dizaine actuellement. 

Dans cette campagne pour s'offrir une image positive, et faire oublier les critiques visant les trottinettes, en termes de sécurité comme sur leur réel bilan environnemental, Bird vient de diffuser une étude présentant les "véhicules électriques légers", également appelés EDPM (pour "engins de déplacements personnels motorisés") comme des solutions pertinentes pour la "décarbonisation des villes".

Cette étude a été réalisée par Carbone 4, un cabinet de conseils indépendant qui se présente comme spécialisé dans les stratégies bas-carbone et l'adaptation au changement climatique. 

"Grâce aux données publiques, ainsi que celles fournies par Bird, société de location de trottinettes électriques, le rapport conclut que ces véhicules peuvent contribuer à l'objectif de neutralité carbone des villes denses", note le communiqué de presse diffusé cette semaine. 

Réaménager l'espace urbain

L'étude commence par rappeler le rôle important que peuvent avoir les alternatives à la voiture individuelle pour décongestionner les villes et améliorer la qualité de l'air. L'occupation de l'espace public doit ainsi être rééquilibré en faveur de ces nouvelles formes de mobilités.

"Dans les villes denses, environ trois quarts de l'espace public est alloué aux voitures en mouvement ou en stationnement, alors même que ce mode de transports ne représente que 14% des trajets. Cela donne la priorité au mode de déplacement le moins efficace et laisse les autres formes de mobilité se battre pour le peu d'espace disponible. Ce problème se pose particulièrement à Paris, la capitale européenne la plus dense, avec près de 20.000 habitants au kilomètre carré", note l'étude.

Le document rappelle notamment les différences de poids et d'espace occupé par différents modes de transport par personne: 1000 kg et 8 m² pour la voiture, 430 kg et 1,4 m² pour les bus, 15 kg et 0,8 m² pour la trottinette électrique et 10 kg et 1 m² pour le vélo. Des chiffres qui s'accompagne d'une illustration des différences d'occupation de l'espace pour déplacer 69 personnes.

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wahoo © Carbone 4 for Bird

Pour améliorer l'allocation de l'espace, l'étude recommande logiquement aux opérateurs et aux villes de "travailler main dans la main pour favoriser le report modal de la voiture, en améliorant par exemple les liaisons avec les transports publics et en construisant des infrastructures adéquates, comme des pistes cyclables".

Un succès deux fois plus rapide que pour les Velib'

L'étude de Carbone 4 souligne le rôle important que peut avoir la trottinette pour effectuer le "dernier kilomètre" vers sa destination finale, en sortant du métro ou du bus par exemple. Ce moyen de transport a su séduire un grand nombre d'utilisateurs en un temps record à Paris: passant de 0,8% à 2,2% des trajets, soit un développement deux fois plus rapide que le Velib' dans ses premières années de service.

A terme, le vélo et l'ensemble des véhicules électriques légers comme les trottinettes pourraient représenter 21% de tous les déplacements à Paris, permettant de réduire les émissions liées aux transports de 68%.

Autre point évoqué, la durée des vies des trottinettes en libre-service. Soumises à une utilisation intensive, elles ne passaient pas les 3 mois, remettant en cause le modèle économique et surtout le bilan environnemental de ce mode de transport. 

Les trottinettes doivent durer plus de 12 mois pour avoir un vrai rôle sur le plan du développement durable. Bird en profite pour souligner ses progrès réalisés en la matière: l'opérateur reconnaît que son premier modèle, le M365, disposait d'une durée de vie de 3 à 4 mois, contre 18 mois pour son nouveau véhicule, qu'il a conçu et qu'il produit lui même. 

Julien Bonnet