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Comment les opérateurs veulent prolonger la durée de vie des trottinettes

La durabilité des trottinettes fait partie des critères cruciaux pour la rentabilité des opérateurs comme de ceux de la Mairie de Paris pour son futur appel d’offre. Reportage chez le Suédois VOI pour comprendre comment augmenter la longévité des trottinettes en libre-service.

Jetées dans le Canal Saint-Martin, cassées sur le trottoir, ou embarquées en fourrière, les trottinettes en libre-service ont la vie dure à Paris, comme dans d’autres grandes agglomérations européennes. Selon une étude américaine publiée l’an dernier, la durée de vie des trottinettes ne dépasserait pas les 28 jours. Selon des chiffres de Carbon4 plus récents, "les modèles grand public duraient de 3 à 4 mois". Une durée de vie qui s’avère insuffisante pour les opérateurs, comme pour la Mairie de Paris.

Une dimension environnementale 

La municipalité doit lancer dans les prochaines semaines son appel d’offre pour désigner trois opérateurs qui deviendront les seuls à pouvoir travailler dans la capitale. Et la durabilité des trottinettes fait clairement partie des critères de sélection.

Tous les opérateurs candidats expliquent avoir mis en place des stratégies pour faire durer plus longtemps leurs trottinettes. C’est le cas de VOI. La société suédoise dispose depuis peu d’un entrepôt de 1500 m2, à Alfortville (Val-de-Marne). Ce nouveau centre de recharge et d’entretien doit permettre d’assurer la maintenance de sa flotte de 1000 trottinettes en libre-service aujourd’hui, et 5000 demain si VOI fait partie des gagnants de l’appel d’offre à Paris.

Le garde-boue arrière, ou ecore le GPS, u la béquille font partie des éléments les plus fragiles des trottinettes.
Le garde-boue arrière, ou ecore le GPS, u la béquille font partie des éléments les plus fragiles des trottinettes. © BFM

Des nouveaux modèles conçus pour être plus solides

Une chose est certaine: le modèle de trottinette qu’utilisent aujourd’hui les "trotti-riders" de VOI n’a plus rien à voir avec ceux des débuts. 27 kilos au lieu de 14, des parties fragiles comme les poignées de freins ou les béquilles renforcées, ces trottinettes sont conçues durer beaucoup plus longtemps. Elles ont en effet été développées en analysant les données recueillies lors des milliers de trajets des générations précédentes. Les toutes premières trottinettes en libre-service étaient souvent des modèles conçues pour être vendues aux particuliers, donc moins malmenées par des milliers d'utilisateurs.

"Ils sont totalement différents des premiers véhicules introduits, nous confie Lucas Bornert, directeur de VOI France. On espère plus de 12 mois de durée de vie sur cette 3e génération. Et sur la prochaine, on s’engage à avoir une durée de vie supérieure à 24 mois d’ici fin 2020".

Une procédure d'entretien en interne

VOI a également mis en place toute une chaîne d’entretien de ces engins. Tous les 4 jours maximum, les trottinettes repassent par l’entrepôt, pour être rechargées et checkées. Comme la collecte, les petits soucis techniques sont traités en interne.

"Chaque trottinette est en fait un ensemble de pièces avec des éléments qui sont changés, réutilisés, ou recyclés quand ce n’est plus possible de s’en servir", poursuit Lucas Bornert. VOI a notamment conclu un partenariat avec Paprec pour recycler plus de 90% de la trottinette hors batterie. cette dernièer doitelle être recyclée à 70%, par des sociétés spécialisées en France.

De la maintenance prédictive

Une gestion fine de l’installation des trottinettes dans Paris doit aussi éviter les dégradations. VOI ne propose par exemple pas de zones de stationnement proches de la Seine, pour éviter d’y voir finir ses véhicules. La marque mène aussi des campagnes de sensibilisation auprès des utilisateurs. Comme pour le développement de nouveaux modèles, VOI compte aussi sur l’exploitation des données récoltées sur ses véhicules pour les préserver.

L’opérateur teste actuellement la maintenance prédictive, soit changer une pièce de la trottinette, comme une roue par exemple pour ne pas avoir par la suite à effectuer des réparations plus importantes. L’opérateur ne donne cependant aucun chiffre, ni sur les économies qu’il compte ainsi réaliser, ni sur celles déjà effectuées sur le remplacement moins fréquent des trottinettes.

Chloé Baize et Pauline Ducamp