Comment les Etats-Unis veulent utiliser la tech pour lutter contre l'alcool au volant

D'après l'agence Reuters, deux sénateurs américains vont présenter un projet de loi qui pourrait obliger les marques automobiles à équiper leurs nouveaux modèles vendus aux Etats-Unis d'un système empêchant des conducteurs en état d'ivresse de démarrer leur véhicule.

Alors que la France a généralisé cette année l'éthylotest anti-démarrage comme alternative à la suspension de permis, les Etats-Unis planchent eux-aussi sur une solution face au problème de l'alcool au volant.

D'après Reuters, deux sénateurs américains vont présenter un projet de loi qui pourrait obliger les marques automobiles à équiper leurs nouveaux modèles vendus aux Etats-Unis d'un système empêchant des conducteurs en état d'ivresse de démarrer leur véhicule.

Plus de 10.000 morts en 2017 aux Etats-Unis

"En 2017, sur les routes américaines, 10.847 personnes sont décédées dans un accident impliquant un conducteur sous l'emprise de l'alcool (soit plus d'un mort sur trois), ce qui représente un coût pour la société d'environ 200 millions de dollars", rappelle l'agence de presse, citant des données de la NHTSA, l'agence de sécurité routière aux Etats-Unis. 

Les deux sénateurs, un démocrate et un républicain, veulent que cette obligation d'équiper les nouveaux véhicules soit mise en place dès que la technologie idéale sera mise au point. Un autre projet de loi, déposé à la Chambre des représentants, l'autre composante du Congrès américain, prévoit de son côté de mettre en place cette mesure pour 2024.

La NHTSA a investi près de 50 millions de dollars au cours des dix dernières années dans des technologies permettant d'empêcher un conducteur ivre de rouler, avec des expériences menées dans les Etats, du Maryland et en Virginie.

Repérer les conducteurs "distraits" et réagir

Parmi les solutions à l'étude, la mesure du taux d'alcoolémie simplement en touchant le volant ou le bouton de démarrage, suggère à Reuters un des sénateurs américains planchant sur ce projet, évoquant également des systèmes de capteurs capables d'analyser la respiration du conducteur ou le mouvement de ses yeux.

Si on prend comme exemple les systèmes permettant de mesurer le taux d'alcoolémie, les parents qui prêtent leur voiture à leurs enfants pourraient par exemple programmer ponctuellement une "tolérance zéro du véhicule": aux Etats-Unis, les conducteurs de moins de 21 ans ne peuvent pas conduire après avoir consommé de l'alcool (même avec un taux inférieur au taux légal), comme en France pour les jeunes permis. 

En mars dernier, Volvo avait laissé entendre que ses véhicules pourraient très prochainement repérer des comportements suspects, comme un conducteur en état d'ivresse mais aussi la fatigue ou l'utilisation d'un téléphone portable, grâce à des caméras placées à bord. En réaction, la voiture pourrait limiter la vitesse maximale autorisée, prévenir le système d'assistance téléphonique de la marque suédoise, ou encore s'arrêter et se garer sur le bas-côté.

Julien Bonnet