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Comment les constructeurs automobiles font face à la crise du coronavirus

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- - Groupe PSA

Le manque de composants en provenance de Chine ou d'Italie pose des problèmes d'approvisionnement à l’industrie automobile. Chez PSA, une "war room" a été mise en place pour faire face à cette crise logistique.

C’est une réaction en chaîne qui frappe les grands industriels dans le sillage de la paralysie de l’économie chinoise liée au coronavirus. D'autant plus que la crise touche désormais l'Europe. Des usines sous-traitantes à l’arrêt entraînent des problèmes évidents d’approvisionnements, en particulier dans l’automobile avec des véhicules assemblés en flux tendu comme un puzzle aux milliers de pièces. Tous les constructeurs essaient donc de s'adapter pour ne pas interrompre leur production.

Une "cellule de crise" chez PSA

Face à cette situation de crise, le groupe français PSA (marques Peugeot, Citroën, DS et Opel) convoque ainsi une réunion tous les jours de semaine à 8h, indique un article de Bloomberg. La salle où se tient cette réunion quotidienne sur les points de tension de l’activité industrielle a symboliquement été surnommée la "war room" et réunit des cadres-dirigeants présents physiquement mais aussi virtuellement, notamment pour des raisons sanitaires.

Avec ses 173.000 employés et 6000 fournisseurs à travers le monde, le risque de perturbation est significatif, résume le magazine économique américain, rappelant qu’une voiture est composée d’environ 4000 composants, a priori tous essentiels pour réaliser l’assemblage final.

Les pièces manquantes peuvent voyager par avion

La cellule de crise chez PSA réunit ainsi divers acteurs supervisant la production, des responsables des achats et de l’ingénierie par exemple, afin de prendre les bonnes décisions face aux différents problèmes qui se posent.

Si un sous-traitant n’est plus en mesure de livrer une pièce, la décision peut être prise de faire appel à une autre usine du fabricant, de chercher un autre fournisseur ou encore d’étudier la possibilité de se passer de cet élément. Pour rattraper le retard, une pièce peut aussi être acheminée par avion plutôt que par la route. Mais l’idée est aussi de ne pas exploser les coûts.

La situation en Italie complique un peu plus ce casse-tête logistique pour PSA. La solution de remplacement trouvée pour remplacer une pièce venant de Chine passait en effet par la Lombardie, identifiée comme un des principaux foyers de contagions transalpins. 

L'Allemagne touchée prochainement

Le groupe français n'est bien sûr pas un cas isolé. En Allemagne, le ministre de l'Economie, Peter Altemaier a prévenu que les chaînes de production des principaux industriels subiront à leur tour des difficultés au cours des prochaines semaines. Les transports de marchandises par voie maritime peuvent en effet prendre jusqu'à 6 semaines, créant un décalage entre la paralysie des usines en Chine et les difficultés des site industriels en Allemagne, explique un article d'Automotive News Europe publié ce mardi.

Du fait de l'importance de la Chine dans la mondialisation, aucune grande économie ne semble épargnée. La production automobile est également ralentie au Japon, en Corée du Sud ou encore en Inde

Julien Bonnet