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Comment BMW veut faire reculer la mortalité des jeunes motards

Pour la BMW Motorrad, une formation de pilotage post-permis devrait être obligatoire. Avec l'association Centaure, elle a décidé d'en offrir aux moins de 35 ans qui ne peuvent s'en payer une

Pour la BMW Motorrad, une formation de pilotage post-permis devrait être obligatoire. Avec l'association Centaure, elle a décidé d'en offrir aux moins de 35 ans qui ne peuvent s'en payer une - Blog BMW

BMW Group France s'associe à l'association Centaure pour offrir une formation de pilotage moto aux jeunes permis de moins de 35 ans qui n'ont pas les moyens de s'en offrir une.

Parlons peu, parlons bien. La moto est un plaisir, mais sur les routes, c'est la première cause de mortalité chez les jeunes qui représentent 19% des 3488 tués l'an dernier. En 2018, la mortalité des motocyclistes a pourtant baissé de 7%, cela ne concerne pas les jeunes permis de moins de 34 ans. Et encore moins pendant l'été, qui concentre 70% des tués en moto.

Une fatalité? Pas vraiment pour BMW Motorrad qui lance une opération visant à retourner cette tragédie. Le constructeur a décidé d'offrir aux motards débutants une formation complémentaire au permis A2 (permis pour conduire des motos jusqu'à 35kWh).

Cette opération est organisée par la Fondation BMW Group France en partenariat avec Centaure. Il ne s'agit pas de la bande de motards niçois dont faisait parti Christian Estrosi dans les années 70, mais d'une association spécialisée dans les formations à deux-roues. Elle dispose de 11 centres régionaux en France.

Un travail pointu de maniabilité

Pour en bénéficier, trois conditions: avoir moins de 5 ans de permis, être âgé de moins de 35 ans et avoir un revenu imposable de 15.000 euros ou moins par an. Les stagiaires retenus ne devront payer que les frais d'inscription de 15 euros. Pour BMW, ce service représente un investissement de 200.000 euros. Ce montant comprend le financement des stages et la flotte de motos dans les six centres Centaure. Pour les autres, ce stage post-permis coûte 390 euros. Les stagiaires pourront utiliser leur propre engin, mais devront démarrer la formation sur des BMW de dernière génération.

"Ce stage nécessite un travail pointu de maniabilité qui ne peut se s'apprendre qu'avec de bons outils", explique Claude Legendarme, délégué général de l'association Centaure.

Véhicules, équipement et comportement

"La responsabilité d'un constructeur de moto ne peut se limiter à proposer du matériel fiable. La formation de nos clients est également de notre ressort", estime Vincent Salimon, président du directoire de BMW Group France. 

"La sécurité repose sur trois éléments les véhicules, l'équipement et le comportement. Nous avons toujours été impliqués sur les deux premiers, désormais, nous le sommes aussi sur le troisième", poursuit Nathanaëlle Heinrich, directrice de BMW Motorrad France.

Pour une multiplication des formations post-permis

La marque espère qu'un jour, une formation post-permis sera obligatoire afin de compléter l'apprentissage du deux roues en conditions réelles, sans avoir l'objectif de réussir un examen. "Nous militons pour cela depuis longtemps", rappelle Vincent Salimon. 

En attendant, les pouvoirs publics s'impliquent pour fournir ce type de formation, non seulement aux jeunes permis, mais aussi à ceux qui reprennent la moto après des années d'interruption. Les gendarmes de l'EDSR (Escadron Départemental de Sécurité Routière) organisent des stages de pilotage gratuits partout en France. Il s'agit de "sensibiliser les motards à une pratique plus responsable" avec pour seul objectif, sauver des vies pour que la moto reste un plaisir. Un message qu'ils ont rappelé en juin dernier lors des 6ème édition des Journées Nationales de la Moto et des Motards (JNMM) à la Caserne Lariboisière de Fontainebleau (Seine-et-Marne).

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco