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Citroën SM, monospaces et utilitaires avec Fiat: les précédentes expériences italiennes de Peugeot

Photo prise en mai 1972 de la nouvelle Citroën SM du président Pompidou.

Photo prise en mai 1972 de la nouvelle Citroën SM du président Pompidou. - AFP

Alors que FCA et PSA négocient une potentielle fusion, retour sur l'histoire italienne de Peugeot, de la Citroën SM qui a précipité le rachat de la marque aux chevrons par celle au lion dans les années 70, au partenariat dans la fabrication de monospaces et utilitaires démarré dans les années 90.

Si Peugeot-Citroën (PSA) et Fiat Chrysler (FCA) se tournent autour aujourd'hui avec un projet de fusion confirmé, les deux groupes se connaissent en réalité déjà très bien.

Leur histoire automobile commence d'ailleurs à la même époque, à la fin du XIXe siècle. C'est en effet en 1896 qu'Armand Peugeot fonde la "Société anonyme des automobiles Peugeot" à Lille, suivie en 1899 par la "Società Anonima Fabbrica Italiana Automobili Torino" à l'initiative de Giovanni Agnelli, un nom rapidement raccourci sous l'acronyme de FIAT.

Deux entreprises familiales

Un aspect familial qu'on retrouve encore aujourd'hui. Le clan Agnelli possède 29% de FCA, pour Fiat Chrysler Automobiles, la holding qui détient Fiat depuis le rachat de Chrysler en 2014. Côté français, la famille Peugeot possède toujours 12,9% de PSA.

La fondation du groupe français, aujourd'hui composé des marques Peugeot, Citroën, DS, Opel/Vauxhall, remonte à 1966. PSA représente ainsi l'acronyme de "Peugeot Société Anonyme", structure qui vient alors se substituer à l'ancienne "Société des Automobiles Peugeot".

Quand Citroën possédait Maserati

Il faudra toutefois attendre 1976 pour voir Citroën être absorbée par son concurrent. Une conséquence d'une aventure italienne de la marque aux chevrons. En 1968, Citroën, qui appartenait alors au groupe Michelin, rachète l'italien Maserati. L'échec commercial de la SM, fruit de cette prise de contrôle avec notamment un moteur V6 fourni par la marque au Trident, contribuera à plonger l'entreprise dans la faillite, avec Peugeot, donc, comme repreneur.

De l'autre côté des Alpes, Maserati, laissée à l'abandon par Citroën, va vivre une traversée du désert, avant d'être reprise par Fiat au début des années 90. La marque au Trident se retrouve alors dans le même groupe que Ferrari, son éternel rival sur le terrain des sportives.

PSA et Fiat, de solides partenaires dans l'utilitaire

C'est également à cette période que Fiat accélère son partenariat industriel avec PSA qui se poursuit encore aujourd'hui. La coentreprise Sevel, créée en 1978, est détenue conjointement par l'Italien et le Français. Elle dispose de deux usines, des deux côtés des Alpes, dans les Abruzzes (Sevel Sud) avec une production qui démarre en 1981, et près de Valenciennes (Sevel Nord). Fiat s'est retiré de ce dernier site en 2017, avec Toyota comme remplaçant pour assurer sa pérennité.

Cette organisation conjointe a en tout cas permis aux deux groupes de diminuer les coûts de développement et de production pour des monospaces (les Citroën Evasion/C8, Peugeot 806/807 et Lancia Zeta/Fiat Ulysse) et des utilitaires (Citroën Jumpy, Peugeot Expert et Fiat Scudo puis, encore actuellement, le trio Boxer, Jumper et Ducato). Un partenariat qui a été prolongé jusqu'en 2023 en début d'année.

Julien Bonnet