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Christophe Castaner exclut un retour immédiat aux 90 km/h

Le passage à 80km/h sera évalué après deux ans de mise en place.

Le passage à 80km/h sera évalué après deux ans de mise en place. - Sébastien Bozon - AFP

Dans une interview accordée à La Dépêche, le ministre de l'Intérieur a rappelé que le passage de la limitation à 80 km/h sur le réseau national sera soumis à un bilan au bout de deux ans. Avec en cas d'échec de cette mesure pour réduire le nombre de morts, un potentiel retour à 90 km/h.

Avec la mise en place de la taxe carbone sur les carburants, la baisse de la limitation de la vitesse à 80 km/h est souvent citée comme l'un des déclencheurs du mouvement des gilets jaunes. Dans une interview accordée à La Dépêche, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, est revenu sur cette mesure qui fait polémique depuis sa mise en place, le 1er juillet dernier.

Pas de retour en arrière avant les deux ans d'évaluation

La question de maintenir cette limitation ou de revenir à 90 km/h comme règle générale ne devrait pas faire partie des thèmes principaux du Grand débat, qui sera lancé demain par le président de la République. C'était pourtant le souhait de certains élus et associations d'automobilistes. Christophe Castaner rappelle en effet que les résultats de cette mesure seront évalués, après deux ans d'application, et donc a priori pas avant. 

"Nous nous sommes engagés à évaluer le résultat des 80 km/h au bout de deux ans ; en attendant nous serons totalement transparents sur les résultats. Si cette mesure n'a servi à rien, alors oui nous pourrons revenir au 90 km/h. Mais si grâce à cette mesure, la mortalité sur les routes a reculé et si on a sauvé des vies, on fait quoi ? On y renonce ?", explique le ministre de l'Intérieur.

Mettre fin aux dégradations de radars

Avant le mouvement des gilets jaunes, le passage à 80 km/h avait donné lieu à une première vague de dégradations de radars. Depuis le 17 novembre, les actes de vandalisme se seraient encore accéléré et on estime aujourd'hui que près de 60% du parc de radars fixes serait hors-service. Dans ce contexte, Christophe Castaner rappelle qu'il est dangereux de s'attaquer à des outils jugés essentiels dans le cadre de l'amélioration sécurité routière.

"Ceux qui détruisent les radars, la nuit, portent une bien lourde responsabilité. Il faut d'urgence retrouver le sens et la hiérarchie des valeurs. Entre une minute perdue et une vie sauvée, il n'y a pas à hésiter".

Avec de moins en moins de radars en capacité de fonctionner mais des flashs souvent toujours actifs, le nombre d'excès de vitesse a connu un bond de 30% en décembre dernier

Julien Bonnet