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Changements en vue pour le permis de conduire

Les ministres de l’Economie et de l’Intérieur ont nommé une mission parlementaire pour évaluer et, le cas échéant, faire évoluer l’examen pratique du permis. Les conclusions sont attendues pour le 15 décembre.

Trop cher, trop dur, des délais trop longs quand il faut le repasser, l’examen du permis de conduire reste une véritable épreuve, dans tous les sens du terme, pour de nombreux candidats. Trois ans après la réforme de l’examen du code, et notamment sa privatisation, le gouvernement souhaite maintenant évaluer et si besoin, revoir les conditions dans lesquels les futurs automobilistes obtiennent leur indispensable sésame.

Faciliter le repassage de l’examen

Une mission parlementaire menée par les députés LReM Françoise Dumas (Gard) et Stanislas Guérini (Paris) a ainsi été nommée le 31 août, avec une lettre de cadrage venue des ministères de l’Economie et de l’Intérieur. Les députés ont entamé cette semaine les premières discussions avec les professionnels du permis, représentants d'auto-école et inspecteurs en tête, afin de définir les axes de travail.

"Nous avons encore des progrès à faire dans les délais d’attente pour repasser le permis comme dans l’accessibilité, nous explique Françoise Dumas. Les délais ont déjà été réduits, passant de 93 à 65 jours. Mais nous sommes encore loin de la moyenne européenne".

Le magazine AutoPlus soulignait dans son numéro du vendredi 7 septembre que les délais pour repasser le permis avaient de nouveau explosé dans certains départements. Il faut parfois attendre quatre mois entre deux présentations. Des chiffres que nous ont confirmés par des représentants d’auto-école.

Travailler sur les prix comme sur le contenu

L’accessibilité du permis s'avère l’autre enjeu majeur.

"Passer le permis coûte en moyenne 1.844 euros dans une auto-école classique, 1.581 euros dans une auto-école en ligne. S’il existe de nombreux dispositifs financiers, il faut les rendre plus transparents, poursuit Françoise Dumas. Une réflexion doit aussi être menée sur la manière de rendre cet examen accessible, compréhensible, au plus grand nombre".

Ces réflexions pourraient mener à repenser la manière dont se déroule l'examen en lui-même. AutoPlus évoque ainsi différentes propositions pour modifier l'examen. Elles seraient issues d'un document de travail des services du délégué interministériel à la Sécurité routière Emmanuel Barbe.

L'accueil et l'installation du candidat à bord du véhicule pourraient être raccourcies. Autre piste: l'inspecteur pourrait s'installer à l’arrière du véhicule. Certains syndicats d’auto-école s’interrogent sur une possible privatisation de l’examen pratique. Comme cela existe déjà aujourd’hui pour l’examen théorique. Le code peut en effet être passé à La Poste ou via des partenaires agréés comme SGS. Les quelque 12.000 auto-écoles sont elles aussi des entreprises privées, les inspecteurs restent eux attachés au ministère de l’Intérieur.

"Cette mission parlementaire vise à travailler sur d’autres pistes d’amélioration, tout en évaluant les dernières évolutions réglementaires, explique Frédéric Martinez, président des Ecoles de Conduite Française (ECF). Beaucoup de questions se posent autour de l’examen, souvent vécu comme une sanction, alors qu’il devrait correspondre à une validation des acquis".

Des conclusions rendues le 15 décembre au plus tard

La mission parlementaire doit aussi prendre en compte les dernières innovations technologiques. A quoi ressemblera demain l’examen du permis de conduire avec des voitures partiellement autonomes?

Les deux rapporteurs de la mission parlementaire se sont fixés le 15 décembre comme date butoir, pour remettre leur rapport. Le but est de pouvoir inscrire une possible réforme de l’examen dans le cadre de la loi Mobilités, dont l'examen au Parlement devrait démarrer début 2019.

Pauline Ducamp