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Ces technologies de sécurité bientôt obligatoires dans votre voiture

Le freinage d'urgence et la détection des piétons et cyclistes font partie des options retenues par l'Europe pour améliorer la sécurité routière

Le freinage d'urgence et la détection des piétons et cyclistes font partie des options retenues par l'Europe pour améliorer la sécurité routière - BMW Next 100

L’Europe s’apprêterait à imposer le freinage automatique d’urgence sur les véhicules neufs. L’occasion de faire le tour de ces technologies qui doivent permettre de faire baisser les accidents et la mortalité sur les routes.

Ce sont un peu les ceintures de sécurité et airbags du XXIe siècle: les technologies listées ci-dessous sont en effet déjà ou seraient en passe d’être obligatoires afin d’améliorer la sécurité routière. La Commission européenne vient en effet de publier un rapport sur ces options déjà proposées qui pourraient être généralisées au cours des prochaines années.

Freinage automatique d'urgence

Le freinage automatique fait partie des technologies à généraliser évoquées par la Commission européenne. Grâce à des capteurs installés sur le véhicule, ce dernier peut détecter l'imminence d'un choc, avertir le conducteur et procéder au freinage automatique s'il n'y a toujours pas eu de réaction. Déjà proposée par de nombreuses marques pour la conduite à faible vitesse, en villes notamment, cette fonction devrait évoluer pour être capable de réagir à des vitesses plus importantes. 

Aide au maintien de trajectoire

Là aussi, il s'agit d'une technologie de plus en plus proposée par les constructeurs, avec différents niveaux d'assistance. Les capteurs du véhicule détectent les lignes de la route et pourront a minima vous alerter d'un franchissement de ligne pas forcément voulu par le conducteur, voire durcir le volant en cas de changement de direction ne s'accompagnant pas des clignotants. Sur les systèmes plus poussés des marques premium, il est même théoriquement possible de lâcher le volant (même si ce n'est pas encore légal) puisque la voiture suivra automatiquement les lignes de la route.

Détecteur de somnolence

L'inattention au volant est un facteur de risque régulièrement évoqué avec la fatigue souvent mise en cause. Il existe aujourd'hui plusieurs systèmes: certains détecteront les signes de fatigue en remarquant que le véhicule s'approche un peu trop des lignes de la route par exemple. D'autres fonctionnent grâce à une caméra braquée sur les yeux du conducteur et peuvent déclencher des actions d'avertissement sonore voire enclencher les freins en cas de doute sur l'état de forme de la personne au volant. Le siège du futur pourra également effectuer un bilan médical plus complet, comme le sur ce démonstrateur "Active Wellness" de Faurecia vu au dernier Mondial de l'auto de Paris. 

Contrôle de la pression des pneus

Avec plus de 150.000 accidents répertoriés en Europe et directement responsables de 6% des morts sur la route, le mauvais état des pneumatiques est un réel problème de sécurité routière. Bruxelles a donc placé les systèmes de contrôle de pression des pneumatiques sur sa liste des équipements de sécurité à privilégier dans le futur.

Détection des piétons et cyclistes

Il n'y pas que le conducteur et les occupants du véhicule à protéger. La Commission européenne souhaite ainsi voir se généraliser les systèmes de détection des piétons et cyclistes. Des caméras peuvent par exemple repérer le mouvement d'un piéton sur le bord de route et anticiper sa trajectoire lorsqu'il est caché par un autre véhicule avant de traverser par exemple (comme sur le concept futuriste "Vision Next 100" de BMW). Il sera ainsi prêt à effectuer un freinage d'urgence si le conducteur ne l'a pas repéré.

En termes de protection active, Volvo a été le premier à mettre en place un airbag pour piéton sur sa berline V40 en 2012 avec un coussin d'air qui se gonfle sur le dessus du capot pour atténuer le choc en cas de collision avec un piéton. Malheureusement, cette fonction n'était pas installée sur ce XC60 qui avait violemment heurté un employé de la marque suédoise lors d'un test (raté) du freinage d'urgence

Appel d'urgence

L'Ecall ou appel d'urgence fait partie des dispositifs déjà imposés par l'Europe. Tous les véhicules neufs commercialisés à partir d'avril 2018 devront disposer de cette fonction qui présente l'intérêt d'appeler automatiquement les secours en cas d'accident. Au cas où le conducteur serait inconscient, l'appel transmettra également des informations importantes pour les secours: lieu de l'accident, type de véhicule et de motorisation ou encore le nombre de passagers à bord. Certaines marques proposent déjà des services équivalents mais très peu de véhicules en circulation en sont équipés. Avec le renouvellement progressif du parc, on estime qu'à l'horizon 2030, la moitié du parc automobile européen devrait disposer de cette fonction d'appel d'urgence.

Voiture communicante

Il n'y a pas que l'Europe qui planche sur des moyens de faire progresser la sécurité à bord. Le département américain des transports réfléchit ainsi actuellement à imposer les systèmes de communication à courte distance entre véhicules ("V2V" pour "vehicle to vehicle). L'idée serait d'avoir une meilleure connaissance de l'environnement immédiat du véhicule afin d'anticiper un éventuel ralentissement et ainsi mettre en alerte d'autres systèmes comme le freinage d'urgence par exemple. Si la mesure est adoptée, les marques auront quatre ans pour proposer ce système de communication sur tous leurs véhicules neufs. En couplant ce dispositif à celui permettant au véhicule de "dialoguer" avec les infrastructures ("V2I" ou "vehicle to infrastructure"), l'agence américaine estime que 80% des accidents pourraient être évités. 

Mode voiture sur les téléphones

Le téléphone au volant est un des principaux facteurs de déconcentration du conducteur. L'envoi d'un sms pendant la conduite augmenterait ainsi par 23 le risque d'accident. En novembre 2016, l'agence américaine de la sécurité routière a ainsi émis le souhait de voir apparaître prochainement un "mode voiture" sur nos smartphones, sur le principe du "mode avion". Ce "Driver mode", qui s’activerait manuellement ou, mieux, de manière automatique, limiterait les notifications reçues, simplifierait les interfaces affichées et réduirait les fonctions accessibles pour réduire le risque de distraction. Les systèmes dédiés Android Auto ou CarPlay représentent déjà un réel progrès puisqu'il déporte les applications utiles lors de la conduite sur l'écran du tableau de bord et empêche l'utilisation du smartphone et des fonctions non adaptées. En attendant, il y a également une application Android proposée par la sécurité routière permettant de mettre son téléphone en "mode conduite" avec filtrage des appels et envoi automatique d'un sms personnalisable.

Julien Bonnet