Bruno Le Maire persiste dans le projet de créer un "super-malus" automobile
L’idée d’un malus déplafonné fait son chemin. Après avoir évoqué cette idée sur le plateau de BFMTV le 17 novembre, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a réaffirmé ce lundi qu’il travaillait avec Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, sur un malus beaucoup plus dur pour les véhicules fortement émetteurs de CO2.
Limité l’an prochain pour le moment à 12.500 euros pour les véhicules émettant 173 grammes de CO2 ou plus, le malus pourra être bien plus élevé pour les véhicules émettant plus que ce seuil. Les deux ministres souhaitent ainsi "déplafonner le malus pour les véhicules émettant plus de 172 grammes de CO2". Si les différents seuils n'ont pas encore été arrêtés, le seuil maximum devrait être de 20.000 euros.
Jusqu’à 20.000 euros maximum
Rien ne dit si ce super-malus aura plusieurs paliers. La grille 2020 du malus a déjà été adoptée dans les discussions à l’Assemblée nationale en première lecture du PLF. Dans quelques jours, un amendement parlementaire ou un amendement du gouvernement en seconde lecture pourrait ajouter au PLF ce dispositif de super-malus. Il devrait donc entrer en vigueur au 1er janvier 2020, s'il est adopté.
Reste à savoir combien de véhicules seront concernés. L’an dernier, 10.080 véhicules avaient été frappés par le malus maximal, alors de 10.500 euros. Soit une rentrée financière de 106 millions d’euros.
Selon l’AFP, le ministre a par ailleurs déclaré "qu’aucun de ces véhicules [pénalisés, ndlr] n’est construit en France, ça ne pénalisera pas l’industrie automobile française", ces voitures étant essentiellement de gros SUV de fabrication allemande, rapporte l’AFP
Des fonds pour aider la filière
La somme de 50 millions d'euros qu'espère récolter le gouvernement ne sera cependant réinvestie dans le bonus pour les véhicules électriques, ou à la prime à la conversion. "Les ressources obtenues – 50 millions d’euros - permettront de soutenir les sous-traitants dans les mois à venir", a ajouté le ministre devant de nombreux professionnels du secteur automobile, venus assister au ministère à une journée d’échange sur l’avenir de la filière.
Un premier fonds servira à "accompagner la transformation écologique de la filière", en aidant les sous-traitants à "identifier les meilleures opportunités de diversification et investir dans de nouvelles lignes de production", a expliqué le ministre, rapporte l’AFP. Un deuxième fonds, doté comme le premier de 25 millions d'euros, servira à des garanties de prêts.
"Si l'activité doit diminuer dans le secteur automobile en 2020 comme certains l'anticipent, nous devons tout mettre en oeuvre pour que les sous-traitants puissent continuer à financer leur activité", a ajouté Bruno Le Maire.