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Baisse de la vitesse à 80km/h: un député de la Lozère dénonce "une mesure arbitraire"

Une trentaine de députés ont déposé un recours devant le Conseil d'État contre le décret fixant à 80 km/h la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires. À l'origine du texte, Pierre Morel-à-l'Huissier, élu de la Lozère, entend dénoncer "une mesure arbitraire" et défendre "le plaisir de rouler".

La liberté de circulation est-elle entravée par l'abaissement de la vitesse à 80km/h? Pierre Morel-à-l'Huissier, député de la Lozère, en est convaincu. Alors que près de 400.000 km de routes bidirectionnelles sans séparateur central, verront leur vitesse abaissée à 80km/h le 1er juillet, cet élu est à l'origine d'un recours déposé devant le Conseil d'État.

"Il y a des principes en France comme la liberté de circulation, le plaisir de rouler ou la nécessité de rouler. À vouloir trop modifier la vitesse, on risque de faire beaucoup de sanctions, des pertes de points voire l’annulation des permis dans les territoires ruraux. Ca va poser de graves problèmes", analyse-t-il sur BFMTV.

Entendant "exprimer le ras-le-bol de beaucoup de personnes des territoires ruraux", Pierre Morel-à-l'Huissier dénonce dans son recours "une erreur manifeste d'appréciation" et demande au gouvernement de "justifier de sa mesure". "Le décret ne prévoit aucune motivation, donc on est dans l’arbitraire, dans la fixette que le Premier ministre veut à tout prix imposer" aux automobilistes, explique-t-il.

Assortir le recours d'un référé en urgence 

"Changer les comportements ça ne veut pas dire imposer une limitation de vitesse quelle que soit la route. À vouloir imposer, on exaspère la population. Je ne suis pas sûr que cela soit bénéfique pour les conducteurs, au contraire", indique l'élu sur BFMTV. 

Pierre Morel-à-l'Huissier est conscient que son action n'aboutira sûrement pas avant la date d'entrée en vigueur de la mesure, arrêtée au 1er juillet. "On peut très bien assortir notre recours d'un référé en urgence", prévient-t-il en ajoutant qu'il retirera son recours "si la mesure est vraiment salvatrice".

Pour rappel, l'abaissement de la vitesse à 80km/h sur une partie du réseau routier français doit permettre de sauver entre "350 à 400 vies chaque année", selon la Sécurité routière. 

A.M.