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Autopartage: le premier remplaçant d'Autolib' attend ses concurrents

Le service de Moov'in Paris avec des Renault Zoé pouvant être louée avec une tarification à la minute.

Le service de Moov'in Paris avec des Renault Zoé pouvant être louée avec une tarification à la minute. - Moov'in Paris

La flotte de voitures en autopartage qui exploite des Renault Zoé et Twizy à Paris depuis un peu plus d'un mois sera doublée début décembre pour atteindre 500 véhicules. Le directeur général d'Ada, qui gère ce nouveau service, dresse un premier bilan positif et soulignant le choix gagnant pour le consommateur d'avoir abandonné Autolib'.

Si la fin précipitée d'Autolib' a créé un vide dans l'offre d'autopartage à Paris, les remplaçants au service de Bolloré se préparent. Avant Free2Move, le service de PSA qui démarre ce lundi 3 décembre, ou Car2Go de Daimler prévu pour janvier, le premier d'entre eux, Moov'in Paris a été lancé début octobre dans la capitale, avec des Renault Zoé 100% électriques et accessibles via une application smartphone.

500 véhicules Moov'in Paris début décembre

Comme ses futurs concurrents, ce service fonctionne sur le principe du free-floating, c’est-à-dire que le véhicule peut être récupéré et déposé n'importe où dans une zone donnée, en l'occurrence pour Moov'in Paris, à Paris intra-muros et dans la ville de Clichy (Hauts-de-Seine).

De 120 véhicules au lancement le 10 octobre, 100 Renault Zoé et 20 Renaut Twizy, la flotte a dépassé en novembre les 250 unités. Le 5 décembre prochain, la flotte sera tout simplement doublée pour atteindre 500 véhicules. Une montée en puissance dans les temps pour faire face à l'arrivée de Free2Move, qui prévoit de déployer dès son lancement un total de 550 voitures.

"On sait qu'un des leviers de réussite pour ce type de service réside dans le nombre de véhicules proposés: il faut qu'un client n'ait que quelques minutes de parcours avant de rejoindre un véhicule, sinon il s'oriente vers un autre mode de transport", explique Christophe Plonevez, directeur général d'Ada France.

C'est ce spécialiste de la location de voitures qui gère ce nouveau service d'autopartage. Une manière d'aller plus loin dans l'expérience numérique proposée par son entreprise pour la location longue et donc désormais aussi pour des emprunts de courte durée.

"Pour nous, c'est normal que la location passe par un service 100%, c'est une évolution logique et nécessaire", poursuit Christophe Plovenez.

Tirer les leçons des erreurs d'Autolib'

Ada dresse un bilan plutôt positif de son lancement. Jugé un peu cher, 0,39 euro la minute avec une location d'au moins 10 minutes, l'entreprise réfléchit à une évolution de son tarif. Elle pourrait ainsi au cours des prochaines semaines proposer un prix incitatif aux périodes où ses véhicules sont moins utilisés, entre 7h et 10h par exemple, et un prix relevé pendant les pics d'utilisation constatés: entre 11h et 14h et entre 19h et 22h.

Ada ne souhaite dans tous les cas pas proposer d'abonnement, une des leçons tirées de l'expérience Autolib'. Pour le directeur général d'Ada, le consommateur ressort ainsi gagnant avec les différents services d'autopartage qui seront bientôt proposés:

"La concurrence est une bonne chose et je pense que c'est ce qui manquait à Autolib'. Cela fait progresser en reprenant les bonnes idées des autres ou en évitant de reproduire les mêmes erreurs."

Sur la propreté en particulier, qui n'était pas vraiment au rendez-vous dans les Autolib', Ada se félicite de son système de photos avant et après la location. L'utilisateur est ainsi incité à s'auto-surveiller et peut ainsi donner un aperçu de l'état général du véhicule. Il n'a pas non plus besoin de brancher le véhicule: c'est Ada qui s'occupe de la recharge avec un suivi en temps réel des niveaux de batteries.

"Nous programmons en moyenne une recharge complète tous les 4 à 5 jours mais en cas d'utilisation plus intense que prévu, nous pouvons rapidement envoyer une Zoé se brancher, explique Christophe Plonevez. C'est la même chose pour le nettoyage, si nous repérons un problème de propreté via les photos transmises nous pouvons déclencher une intervention. Ce que nous avions moins anticipé c'est que Paris est une ville envahie par les pigeons, le problème de propreté se retrouve donc plutôt à l'extérieur qu'à l'intérieur du véhicule."

Encourager des locations traditionnelles le week-end

La conquête de nouveaux clients en autopartage permet aussi d'en apporter de nouveaux sur la location de véhicules thermiques, pour des déplacements plus longs le week-end en particulier.

"Nous avons déjà répertorié 10% des utilisateurs actifs de Moov'in Paris qui ont loué pour la première fois dans le réseau Ada", souligne son directeur général.

Autres chiffres intéressants, depuis le démarrage, l'application a été téléchargée 35.000 fois, avec 28.000 profils bien complétés et une location autopartage au moins une fois pour 20.000 comptes. Actuellement, un véhicule rapporte en moyenne 15 euros par jour et l'entreprise vise 25 euros par jour. Un seuil qui devrait être atteint avec la hausse du nombre d'inscrits. 

Julien Bonnet