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Autopartage: bientôt, vous n'achèterez plus de voiture

Qu'ils soit entre particuliers ou via des plates-formes dédiées, l'autopartage séduit de plus en plus et réduit le parc roulant.

Qu'ils soit entre particuliers ou via des plates-formes dédiées, l'autopartage séduit de plus en plus et réduit le parc roulant. - Koolicar

Chaque voiture en autopartage remplace 10 voitures particulières et libère 9 places de stationnement, révèle une étude du bureau de recherches 6t, à partir des données des opérateurs Citiz, Communauto, Koolicar et Ubeeqo.

Un véhicule particulier passe la plupart de son temps stationné, en attente du prochain trajet de son propriétaire. Alors forcément, covoiturage et autopartage permettent d'optimiser à la fois l'occupation et l'usage des voitures. Mais peut-on estimer la réduction induite du parc automobile? 

"En boucle" ou "trace directe"

Une étude réalisée par le bureau de recherches 6t sur l'autopartage en France en 2016 apporte une réponse à cette question. Elle fait suite à un première édition menée en 2012 et permet donc d'apprécier l'évolution des pratiques au cours des quatre dernières années et de dégager un profil type de l'utilisateur.

A noter que cette étude s'intéresse principalement à l'autopartage en boucle, qui consiste à emprunter un véhicule qui sera ramené par la suite au même endroit. Les usagers de plates-formes fonctionnant sur ce principe ont ainsi participé à l'enquête. Des acteurs qui misent soit une flotte de véhicules (comme Citiz, Communauto et Ubeeqo) ou qui joue le rôle d'intermédiaire dans la location de plus ou moins courte-durée entre particuliers (c'est le cas de Koolicar, qui peut équiper les véhicules d'un boîtier pour faciliter l'emprunt du véhicule et permet de loueur un véhicule pendant une heure).

L'enquête a également été menée auprès des usagers de l'autopartage en "trace directe", où les locataires empruntent un véhicule et peuvent le déposer à un autre endroit. C'est le cas d'Autolib', le service d'autopartage en région parisienne. En complément, des gestionnaires de flottes d'entreprises, de collectivités ou d'associations et des personnes ayant répondu à la précédente étude de 2012 ont également été interrogés.

La carte ci-dessous permet déjà de constater que de nouveaux services ont émergé dans différentes villes de France au cours des quatre dernières années, ils figurent en bleu clair.

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Une voiture en auto-partage remplace 5 voitures particulières

"Les usagers de 2016 semblent avoir moins changé de comportements de mobilité suite à l’adoption de l’autopartage que ceux interrogés lors de l’enquête de 2012", souligne l'enquête, qui note toutefois un "effet démotorisation qui reste important. 

Deux chiffres à retenir: une voiture en autopartage remplace 5 voitures particulières et libère 4 places de stationnement (en se basant sur les personnes qui déclarent s'être séparés de leur voiture grâce à l'autopartage). Et en prenant en compte les gens qui déclarent s'être séparés de leurs véhicules après inscription à un service d'autopartage, on arrive à un ratio encore plus impressionnant, avec une voiture en autopartage qui remplace 10 voitures particulières et libère 9 places de stationnement.
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Portrait robot de l'utilisateur

L'enquête fournit également le profil type des usagers de l'autopartage en 2016. On peut relever un âge moyen un peu plus élevé, 45 ans contre 42 en 2012, et des revenus moyens en hausse, signe que cette pratique séduit au-delà du simple intérêt financier. 

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Autre élément intéressant: 81% des usagers remplacent l'utilisation de leur véhicule particulier par l'autopartage sans modifier leur comportement. Pour certains, cela permet tout de même de favoriser l'intermodalité en utilisant davantage le vélo, les transports en commun ou la marche à pied. Avec toujours la possibilité d'emprunter facilement une voiture, en cas de besoin.

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Julien Bonnet