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Assurance: ces 2,2 milliards d'euros que peuvent récupérer les automobilistes

Une étude de l'UFC-Que Choisir estime à 2,2 milliards d'euros la somme que les assurés auto pourraient récupérer en raison du nombre d'accidents en forte baise depuis le début du confinement.

S'il n'est pas possible de résilier ou de suspendre l'assurance auto de son véhicule potentiellement à l'arrêt depuis le début du confinement, des compagnies comme la Maif ou la Matmut ont déjà commencé à faire un geste pour leurs clients. Mais l'UFC-Que Choisir s'est penché sur l'effort global qui pourrait être pratiqué pour l'ensemble des assurés auto.

50 euros par voiture, 29 euros par moto

Au total, les assurés pourraient récupérer 2,239 milliards d'euros en baisse de cotisations, indique l'association de consommateurs, "soit 50 euros par automobile et 29 euros par moto".

Le calcul de l'UFC-Que Choisir prend en compte une baisse estimée de 91% des accidents corporels (impliquant au moins un véhicule et un blessé) depuis la mise en place des restrictions de déplacements. Ces accidents sont les plus graves et donc les plus chers à indemniser. En résumé, cela permet d'estimer le montant total des indemnisations versées par les assureurs chaque année, chiffre qui ne ressort dans aucune statistique d'après l'association.

Le chiffre de 2,239 milliards d'euros correspond au scénario médian de l'UFC Que-Choisir pour l'ensemble de l'année. Il est supérieur aux économies sur les indemnisations car il intègre aussi "la fiscalité appliquée aux contrats d’assurance automobile", précise l'étude.

Le tableau ci-dessous détaille aussi les deux autres scénarios testés. Dans le cadre d'une reprise rapide, avec des accidents qui retrouveraient donc plus rapidement leur "niveau normal", l'économie serait logiquement moindre. Dans un scénario de reprise lente, les assurés pourraient réclamer jusqu'à 60 euros par véhicule, 63 euros pour une voiture et 36 euros pour une moto.

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Un droit de l'assuré en cas de diminution du risque

Des coûts réduits pour les assurances dans ce contexte de paralysie du pays, quand de l'autre côté la prime reste elle identique.

"Les consommateurs s’acquittent de près de 500 euros TTC par an et par véhicule au titre de leurs cotisations d’assurance automobile. Alors que les deux tiers des primes sont habituellement affectés (68%) à l’indemnisation des sinistres, la chute du trafic automobile et des accidents profite à plein aux assureurs, comme l’ont déjà reconnu trois mutuelles, qui ont consenti des gestes tarifaires envers tout ou partie de leurs clients", explique l'UFC-Que Choisir.

Alors que "le confinement met sous tension le budget des consommateurs", avec une activité limitée ou arrêtée pour une part importante de la population active, l'association de consommateurs rappelle ainsi les dépenses contraintes des foyers, qui représentent plus du quart de leur budget. Parmi ces dépenses les loyers, le remboursement d’un emprunt et donc l'assurance. 

Mettant en avant le droit de l'assuré à réclamer une diminution du montant de la prime en cas de diminution du risque en cours de contrat, l'UFC-Que Choisir propose un modèle de lettre-type pour pouvoir réclamer cette baisse de votre prime d’assurance auto et moto.

Axa attendra la fin de l'année pour décider d'une éventuelle ristourne

De son côté Axa, souligne qu'il est trop tôt pour mesurer avec précision l'impact de quelques semaines de confinement sur une année, où les accidents pourraient se révéler plus nombreux au deuxième semestre avec une proportion plus grande d'automobilistes sur les routes des vacances, par peur d'être contaminé en prenant le train ou l'avion.

"En attendant, nous avons conseillé aux assurés de retirer certaines options, comme le prêt de volant, s'ils sont assurés tous risques et de passer le contrat en version petit kilométrage (moins de 8000 km/an)" explique Eric Lemaire, le directeur de la communication d'Axa France. Le premier groupe d'assurance français n'entend pas aller plus loin sur le plan financier. Pour le moment, en tout cas. "On ne prend pas ce genre de décision en cours d'année mais à la fin, quand on a suffisamment de recul" conclut Eric Lemaire.

Julien Bonnet