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Après Paris, le Grand Paris s'apprête à bannir les véhicules les plus polluants

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- - GEOFFROY VAN DER HASSELT - AFP

Dans une interview au JDD, Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris a détaillé le calendrier des interdictions des véhicules diesel et essence. A l'horizon 2030, seuls les véhicules "propres" pourront circuler dans la métropole.

La Métropole du Grand Paris s'achemine vers un réseau routier sans voitures diesel, ni essence. La Métropole du Grand Paris (MGP) embraye le pas de la capitale, qui a déjà commencé à interdire les véhicules les plus polluants sur son territoire. Dans une interview ce dimanche au JDD, Patrick Ollier, président de la Métropole confirme la mise en place d'une zone à faibles émissions (ZFE) dans un périmètre délimité par l'A86.

Les véhicules les plus polluants ont interdiction de rouler à l'intérieur de l'A86.
Les véhicules les plus polluants ont interdiction de rouler à l'intérieur de l'A86. © BFM Paris

Comme Paris, la Métropole va s'appuyer sur le dispositif Crit'Air pour interdire au fur et à mesure les véhicules diesel et essence. Le calendrier défini par la MGP diffère toutefois un peu de celui de la capitale.

Objectif 2030 sans véhicules thermiques 

A partir de l'été prochain, les véhicules Crit'Air 5 (diesel immatriculés avant 2001) ne pourront plus circuler. Ces véhicules sont déjà interdits à Paris depuis janvier 2017. Cette interdiction concernera aussi les poids lourds, bus et autocars immatriculés avant 2001. 

Crit'Air Grand Paris
Crit'Air Grand Paris © BFMTV

La palier suivant sera franchi en 2021 avec l'interdiction des Crit'Air 4 (interdits à Paris dès 2019). Ces véhicules sont les diesel immatriculés entre 2001 et 2005, soit à date 790.839 voitures qui circulent en Ile-de-France, selon des chiffres de notre partenaire spécialiste de la donnée, AAA Data.

Le calendrier d'interdiction de la Métropole du Grand Paris rejoindra ensuite celui de la capitale. En 2022, ce sera au tour des véhicules Crit'Air 3 (diesel immatriculés entre 2006 et 2010 et essence entre 1997 et 2005) d'être interdits puis à partir de 2024 les Crit'air 2. 

A cette date, plus aucun véhicule diesel ne pourra plus circuler à Paris et dans la zone intra-A86. Enfin, 2030 verra l'interdiction des véhicules Crit'Air 1, ce qui mettra fin à la circulation de tous les véhicules essence. A cette date, seuls les véhicules "propres" (électriques, hydrogènes, GPL, GNV) seront autorisés à circuler à l'intérieur de la Métropole du Grand Paris. 

Une "urgence sanitaire et climatique"

Conscient de "l'impopularité de cette mesure", Patrick Ollier dit redouter "des réactions brutales, comme à Paris". Le président de la Métropole du Grand Paris justifie toutefois ce calendrier face à "l'urgence sanitaire et climatique". Dans un récent rapport, Airparif estimait qu'une interdiction des véhicules Crit'Air 3 à 5 à l'intérieur de la zone intra A86 permettrait de diminuer de 51% les émissions d'oxydes d'azote (NOx), de 37% les émissions de particules PM10 et de 47% des particules PM2.5. 

Pour faire respecter les interdictions, Patrick Ollier suggère l'installation de caméras de vidéosurveillances et des contrôles aléatoires opérés par des policiers municipaux. Pour financer ces mesures, il demande à Emmanuel Macron de renforcer le budget de la Métropole. Il se tourne également vers le gouvernement pour mettre en place un "guichet unique" qui permettrait aux particuliers souhaitant changer de véhicule d'avoir accès aux différentes aides de l'Etat, de la Métropole, de la Région et de la Ville de Paris. Cumulées, elles pourraient selon lui grimper jusqu'à 13.000 euros. 

Carole Blanchard avec Emeline Gaube