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Alcool, drogue et somnolence, principaux dangers sur l'autoroute

Une étude de de l'Association française des sociétés d'autoroutes (ASFA) pointe notamment l’alcool, la drogue et les médicaments comme principales causes d’accidents mortels. L’autoroute reste le réseau routier le plus sûr.

Une étude de de l'Association française des sociétés d'autoroutes (ASFA) pointe notamment l’alcool, la drogue et les médicaments comme principales causes d’accidents mortels. L’autoroute reste le réseau routier le plus sûr. - AFP

Une étude de de l'Association française des sociétés d'autoroutes (ASFA) pointe notamment l’alcool, la drogue mais aussi les médicaments et la somnolence comme principales causes d’accidents mortels. L’autoroute reste le réseau routier le plus sûr.

Ce n’est pas la vitesse, mais l’alcool, les stupéfiants ainsi que la somnolence qui sont les premiers dangers sur autoroute. C’est ce qui ressort du bilan de l'Association française des sociétés d'autoroutes (ASFA) publié ce vendredi, à la veille d’un nouveau week-end chargé sur les routes.

Des taux d’alcoolémie inquiétants

L’alcool, les drogues et les médicaments, sont ainsi impliqués dans près d'un quart (22,9%) des accidents mortels sur autoroute en 2018. Ces substances y font surtout un retour "préoccupant" ces dernières années.

"C'est un phénomène qu'on constate depuis deux ans: alors qu'il y avait une tendance à la diminution de ces accidents depuis longtemps, on assiste à une remontée très claire, très nette et préoccupante", souligne le directeur général de l'ASFA, Christophe Boutin.

Ce qui inquiète particulièrement les observateurs, ce sont les taux constatés chez les contrevenants. Sur la période 2014-2018, trois conducteurs alcoolisés sur cinq présentaient une alcoolémie deux fois supérieure à la limite autorisée.

Attention à la somnolence

Somnolence et fatigue, restent également des facteurs majeurs, relevés dans près d'un accident mortel sur cinq (18,6%), même s'ils reculent par rapport à 2017 (25,3%). Le sujet est d'autant plus sensible durant les vacances d'été, où le trafic sur autoroutes augmente d'environ 25% et où certains automobilistes privilégient les départs nocturnes pour éviter chaleur et bouchons.

"Une grande part des accidents liés à la somnolence se produisent dans le créneau horaire entre 6h00 et 8h00 pour une raison simple: si vous êtes en train de conduire à une heure où vous êtes habituellement en train de dormir, il y a de fortes chances que le naturel reprenne le dessus", rappelle Christophe Boutin.

Pour lui, "décaler son horaire de départ, c'est souvent un calcul dangereux". Une étude récente de l’association Attitude Prévention mettait notamment en avant des repas trop riches, comme facteur d’endormissement.

Les smartphones et distracteurs, autres sources d’accident

La vitesse excessive n'était impliquée que dans 12,1% des accidents mortels en 2018, moins que les "distracteurs d'attention" que sont les smartphones, GPS et autres tablettes, dont l'omniprésence dans les voitures alarme.

Les accidents mortels dus à l'inattention augmentent d'année en année (13,6% en 2018, contre 11,3% en 2017) "et il y a certainement une sous-comptabilisation de ces accidents, estime Christophe Boutin. C'est une cause qui n'est pas facile à détecter. Autant avec l'alcool, les drogues ou la vitesse, on a des preuves physiques de la cause, autant sur l'inattention, un conducteur préfèrera souvent dire +j'étais perdu dans mes pensées+ plutôt que +j'étais en train de taper un SMS+". "C'est un problème générationnel", ajoute-t-il, redoutant "un risque qui va aller croissant".

Ces "distracteurs" viennent aggraver le lourd tribut payé par les jeunes, adeptes des comportements à risques: les conducteurs âgés entre 18 et 34 ans représentent 18% du trafic autoroutier mais sont impliqués dans 30% des accidents mortels. Les jeunes sont notamment présents dans la moitié des accidents mortels liés à la vitesse, dans la moitié de ceux avec manoeuvres dangereuses (dépassement par la droite, non-respect des distances de sécurité...), ainsi que dans deux accidents sur cinq liés à l'alcool, drogue et médicaments.

L’autoroute reste le réseau routier le plus sûr

Depuis près de vingt ans, le nombre de morts ne cesse de reculer sur les autoroutes, qui sont de loin le réseau routier le plus sûr (1,4 accident pour un milliard de kilomètres parcourus en 2018). En 2018, 157 personnes ont perdu la vie dans 140 accidents, soit neuf tués de moins qu'en 2017, a recensé l'ASFA, qui regroupes les concessionnaires privés gestionnaires de 9.180 des 12.000 kilomètres d'autoroutes françaises.

2018 a également marqué une légère accalmie pour les patrouilleurs autoroutiers, qui comptent 11 blessés dans 132 accidents. L'année 2017, marquée par la mort d'un agent et 14 autres blessés dans un total de 187 accidents, avait été noire pour les hommes en jaune.

Pauline Ducamp, avec AFP