BFM Business
Auto

Accident de navette autonome à Las Vegas: l'erreur serait humaine

La collision sans gravité entre la navette autonome et le poids lourds dans le centre de Las Vegas.

La collision sans gravité entre la navette autonome et le poids lourds dans le centre de Las Vegas. - KSNV News 3 Las Vegas

En 2017, une navette autonome du français Navya et opérée par Keolis avait percuté un poids lourd dans le centre de Las Vegas. Un accident qui n'avait pas fait de blessé. Le conducteur du camion est bien responsable de la collision, mais la personne chargée d'intervenir dans la navette en cas d'urgence n'avait pas accès au contrôleur manuel de l'engin, indiquent les conclusions de l'enquête.

Les premiers tests de voitures autonomes ne se passent pas toujours comme prévu. En novembre 2017, une navette avait ainsi percuté un poids lourd dans le centre de Las Vegas (Nevada). Un accident heureusement sans gravité, ne faisant aucun blessé et seulement quelques dégâts matériels sur les deux véhicules impliqués. La navette, fournie par le français Navya, était opérée par une autre entreprise tricolore, Keolis. Elle transportait alors 7 passagers ainsi qu'une personne chargée d'intervenir si besoin.

Arrêt d'urgence

Avec la mise en cause d'un véhicule autonome, l'agence américaine NTSB avait lancé une enquête et vient de rendre ses conclusions. Deux éléments sont identifiés comme étant à l'origine de la collision, résume le site spécialisé Engadget. Premièrement le poids lourd ne s'était pas arrêté suffisamment tôt alors que la navette avait bien décéléré après avoir identifié l'obstacle. Par ailleurs, la personne à bord de la navette n'avait pas un accès facile au contrôleur manuel permettant d'intervenir en cas d'urgence.

Le scénario décrit par un rapport détaillé indique que la navette aurait repéré le camion à environ 45 mètres, aurait commencé à décélérer à 30 mètres de l'obstacle pour se retrouver quasiment à l'arrêt (0,90 km/h) à un peu plus de 3 mètres du camion. C'est à ce moment qu'un des passagers de la navette a pressé le bouton d'arrêt d'urgence pour stopper le véhicule. Le conducteur du camion, que tentaient d'alerter les passagers de la navette autonome, a malgré tout poursuivi sa manœuvre en marche arrière, ce qui a donné lieu à cette collision légère avec son pneu avant droit (la scène avait été reconstitué en vidéo a priori fidèlement par un site américain).

Un problème d'accès au contrôleur manuel 

Si c'est donc le conducteur du camion qui est responsable de la collision, le rapport pointe tout de même un problème d'accès à la commande manuelle de la navette. Le responsable à bord n'aurait pas pu mettre la main sur la manette de console Xbox qui aurait pu lui permettre d'engager une marche arrière ou de klaxonner. 

"Depuis l'accident, Keolis a mis en place de nouvelles mesures afin de rendre le contrôleur plus facile d'accès, permettant aux superviseurs de le retirer de son espace de stockage au début d'un trajet et de garder ce contrôleur à portée de main pendant ce même trajet", note le rapport.

Le superviseur présent à bord serait donc désormais prêt à reprendre le contrôle de l'engin à tout moment, et non plus seulement pour enclencher un arrêt d'urgence. 

Quelques mois après cet incident sans gravité, un prototype de voiture autonome du géant des VTC Uber avait percuté mortellement un piéton. Si un problème de logiciel avait bien été identifié, la responsabilité de la personne présente derrière le volant avait été mise en cause: elle aurait pu intervenir pour freiner et empêcher l'accident. Pour remédier à ce risque d'inattention, Uber avait annoncé qu'il placerait désormais deux superviseurs dans ses prototypes.

Julien Bonnet