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15 villes françaises vont fermer leurs portes aux voitures les plus polluantes: l’exemple de Bruxelles

Paris pendant un épisode de pic de pollution. Le passage en "ZFE" doit permettre d'améliorer la qualité de l'air dans la capitale et dans différentes grandes villes françaises.

Paris pendant un épisode de pic de pollution. Le passage en "ZFE" doit permettre d'améliorer la qualité de l'air dans la capitale et dans différentes grandes villes françaises. - BFM Paris

15 grandes villes françaises vont mettre en place une "zone à faibles émissions" afin de respecter les normes européennes de qualité de l'air. Aperçu de ce qui nous attend avec l'exemple de Bruxelles, où ce type de zone est déjà en vigueur.

De nombreuses villes françaises se sont engagées à devenir des "zones à faibles émissions". Paris et la métropole du Grand Paris (soit un total de 130 communes), mais aussi les agglomérations de Lyon, Grenoble, Marseille, Nice, Aix-en-Provence, Strasbourg, Reims, Rouen, Clermont-Ferrand, Montpellier, Toulouse, Saint-Etienne, Toulon et Fort-de-France (Martinique) vont devenir des "ZFE".

Ces zones, avec environ 23 millions d'habitants concernés, permettront aux communes de limiter l'accès à leurs centres-villes aux véhicules les plus polluants, afin de respecter les normes européennes de qualité de l'air.

Améliorer la qualité de l'air, une urgence vitale

Les villes ont jusqu'à la fin de l'année 2020 pour mettre en place des solutions. Le but afin de mettre fin aux "dépassements réguliers des normes de qualité de l’air". La France reste en effet sous la menace de lourdes amendes de la part de la Commission européenne pour ces écarts constatés avec les niveaux de pollution autorisés. Ces sanctions doivent pousser le pays à réagir face à un fléau qui serait responsable de 48.000 décès prématurés chaque année selon l'Agence nationale de santé publique. La pollution coûterait par ailleurs entre 70 et 100 milliards d'euros par an, avait estimé une commission d'enquête du Sénat.

Vidéo-verbalisation automatique comme à Bruxelles

Pour mettre en place les différentes mesures, les communes pourront bénéficier de l'accompagnement de l'Etat. Attendue dans les prochains mois, la future loi d'orientation des mobilités doit notamment autoriser le contrôle automatisé des plaques d'immatriculation. Un scénario déjà envisagé à Paris lors de la mise en place du système Crit'Air obligatoire depuis le début de l'année 2017. La capitale vient en outre d'étendre son dispositif de lutte contre les infractions via la vidéo-verbalisation

En Belgique, ce contrôle automatisé est déjà en place dans deux agglomérations, Bruxelles et Anvers, comme l'indique un article de La Voix du Nord. Pour faire respecter les normes, les autorités de la capitale belge n'y vont pas avec le dos de la cuillère.

Comme à Paris, les voitures diesel d'avant 1997 sont interdites de circulation dans Bruxelles, et dès l'année prochaine, certains modèles essence seront aussi concernés. Un contrôle automatique des plaques permet de s'assurer que les automobilistes qui entrent dans la capitale y sont bien autorisés. Attention aux contrevenants: ils risquent une amende de 350 euros directement envoyée au domicile du détenteur de la carte grise.

Pour les Belges, il n'y a rien à faire car le système vérifie l'ancienneté du véhicule en le comparant avec le fichier nationale des cartes grise. En revanche si vous êtes étranger, il faut au préalable s'inscrire sur un site dédié des villes de Bruxelles ou d'Anvers. Si vous ne le faites pas et même si votre voiture serait en théorie assez récente pour être autorisée vous risquez d'être présumé coupable, et donc de recevoir l'amende assez salée directement chez vous.

La France en retard par rapport à ses voisins européens

Jusqu'ici et suite à l'adoption du système de vignettes Crit'air en 2017, les villes pouvaient déjà limiter l'accès à certaines catégories de véhicules, lors de pics de pollution ou de manière permanente. A Paris par exemple, les véhicules Crit'Air 5 (diesel Euro 2 immatriculés avant 2001) ne peuvent plus circuler entre 8 et 20 heures du lundi au vendredi. Une interdiction qui concernera à partir de juillet 2019 les voitures Crit'Air 4 (diesel Euro 3 immatriculés avant 2006)

Mais avec seulement trois ZCR (zones à circulation restreinte) actuellement, la France accuse un certain retard par rapport à ses voisins européens. En Europe, plus de 220 zones de ce type ont déjà été mis en place avec un impact démontré sur la baisse des principaux polluants comme l'oxyde d'azote (Nox) et les particules fines.

Julien Bonnet