Quand acheter une voiture ressemble à un entretien d’embauche
Avoir un compte en banque bien garni ne suffit pas forcément pour s’offrir la voiture de ses rêves. Certaines marques adoptent un système de sélection calquées sur celui des grandes maisons de luxe pour leurs sacs et souliers: la personnalité de l'acheteur compte autant, voire plus, que son porte-feuille.
Lettre de motivation
Pour acquérir sa super sportive GT, Ford a ainsi mis en place un processus d’achat digne d’un recrutement à multiples entretiens. La GT ne sera produite qu’à 250 exemplaires, la marque américaine veut donc éviter qu’ils s’envolent en quelques secondes, le jour d’ouverture des commandes, pour devenir de simples objets de spéculation. Ford en a même fait une question d’image. "Nous souhaitons en priorité des clients qui prendront soin de la voiture, la conserveront et la conduiront", expliquait fin janvier Raj Nair, chef produit chez Ford dans le quotidien Detroit News.
En février, les candidats à la GT devront remplir un formulaire de demande d’achat en ligne, une véritable lettre de motivation où ils exprimeront leur attachement à la marque, via une série de questions. Ford recherche notamment des clients qui ont possédé ou possèdent plusieurs Ford. Mais ces futurs propriétaires doivent aussi être actifs sur les réseaux sociaux. La marque va même jusqu’à demander combien de fois ils conduiront la voiture! A quand la mise en simulation dans la GT pour être bien sûr que chaque candidat lui correspond bien?
Impolitesse
La sélection des clients peut aussi se montrer plus épidermique. Elon Musk a ainsi annulé cette semaine la commande d’un futur possesseur de son SUV Model X, car le futur acheteur s’était selon lui montré impoli. Sur son blog, l'entrepreneur Stewart Alsop avait en effet interpellé fin septembre le patron de Tesla sur son attitude et le retard de presque deux heures d’une présentation aux clients. La sanction est tombée. Stewart Alsop n’aura pas de Model X, malgré son enthousiaste exprimée à la commande sur les réseaux sociaux. Il avait, rappelons-le, payé 5000 dollars d'accompte sans jamais avoir vu le SUV!
Trop de sélection
Les ventes façon Hermès ne marchent cependant pas pour tous les produits. A la commercialisation de la Cygnet, sa micro-citadine biplace basée sur une Toyota IQ, Aston Martin n’avait souhaité que des clients possédaient déjà au moins deux modèles de la marque et voyaient l’IQ comme un accessoire pour leurs Aston. L’opération a fait un bide: moins de 1000 Cygnet se sont vendues au total et Aston a vite abandonné le modèle!