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Pro-diesel, éthylotests obligatoires... le programme auto de Marine Le Pen

Marine Le Pen se distingue des autres candidats par sa volonté de ne pas relever les taxes sur le diesel

Marine Le Pen se distingue des autres candidats par sa volonté de ne pas relever les taxes sur le diesel - Martin Bureau - AFP

La candidate du Front national ne compte pas revoir la fiscalité du diesel pour ne pas pénaliser les ménages les plus modestes. Elle se montre également plus tolérante sur les petits excès de vitesse et propose la généralisation de l’éthylotest antidémarrage dans tous les véhicules.

> Toute la semaine, BFMTV.com vous présente les programmes auto des candidats à l'élection présidentielle. Après François Fillon lundi et Benoît Hamon mardi, zoom sur les engagements de Marine Le Pen. 

C'est sans doute la candidate qui ménage le plus les automobilistes. Marine Le Pen, qui a répondu en détail à nos questions sur son programme "automobile", conteste en effet la stratégie de rapprocher les fiscalités du diesel et de l'essence. La candidate du Front national veut également lancer un moratoire sur les radars de vitesse et ne plus sanctionner les petits excès de vitesse d'un retrait de point. 

Le programme au banc d’essai

Diesel: quel avenir et quelle fiscalité pour ce carburant?

Marine Le Pen dénonce la stratégie mise en œuvre depuis de nombreuses années en France et les propositions des autres candidats qui souhaitent relever la fiscalité du diesel: "Il y a une incohérence totale dans la politique menée par l’État: on ne peut pas pousser les Français à acheter pendant des années des voitures diesel puis augmenter subitement la fiscalité sur ce carburant".

Pour ne pas pénaliser les automobilistes, Marine Le Pen prône donc "le maintien de la fiscalité sur le diesel à son niveau actuel". Dans le même temps, elle veut "favoriser les voitures nouvelle génération et les carburants verts afin de les rendre plus attractifs et moins chers – à terme – que le diesel", tout en développant la filière hydrogène.

Quelles sont ses mesures pour lutter contre la pollution?

Sur ce sujet, Marine Le Pen explique que "le transport routier ne représente qu'une faible partie de la pollution aux particules fines contrairement aux idées reçues et propagées (voir études Airparif)", pointant du doigt des mesures comme les ZCR (zones de circulation réglementée avec les vignettes Crit'Air) visant à "évincer les classes moyennes et populaires des centres villes".

Pour lutter contre la pollution, Marine Le Pen évoque également son projet de "soutenir une filière française de l’hydrogène, par un appui de l’État en matière de recherche et développement", ce qui permettra également "de réduire notre dépendance au pétrole" et de conserver le dispositif du bonus lors de "l'achat d'un véhicule hybride et/ou propre".

Quelles propositions pour la sécurité routière?

Marine Le Pen rappelle le bilan 2016, avec 3500 morts, marquant une troisième année consécutive de hausse de la mortalité routière. La candidate veut en finir avec une politique de sécurité routière qu'elle assimile à "une chasse à l’automobiliste pour remplir les caisses de l’État", pour réellement réduire le nombre d'accidents. 

Sur les radars, Marine Le Pen propose "un moratoire sur l’installation de tout nouveau radar" et veut "un audit sur les radars existants afin de s’assurer qu’ils font réellement baisser la mortalité et les accidents sur les routes. Les radars qui n’ont aucun impact sur la sécurité seront démontés et déplacés vers les zones accidentogènes".

Concernant les excès de vitesse, Marine Le Pen propose de supprimer le retrait de points pour les dépassements inférieurs à 10 km/h et de punir plus durement les grands excès. "J’estime que c’est bien les délinquants de la route et les récidivistes qu’il faut punir, et non les conducteurs qui ont réalisé par mégarde de petits excès de vitesse". La candidate FN dénonce par ailleurs la privatisation des voitures-radars.

Contre la conduite sous l’emprise de l’alcool ou de substances psychoactives, Marine Le Pen propose "la généralisation de l’éthylotest antidémarrage dans tous les véhicules (et non plus seulement les autocars comme c’est le cas actuellement)" et une sensibilisation plus poussée dès le passage du permis. 

L'investissement dans les infrastructures routières doit également être relancé par une nationalisation des sociétés d'autoroute et l'entretien des routes confié à l'Etat et non plus aux collectivités locales. 

Comment comptez-vous aider l’industrie automobile française?

Comme pour les autres secteurs, Marine Le Pen propose "un grand plan de ré-industrialisation dans le cadre d’une coopération associant l’industrie et l’État-stratège". 

Elle met en avant son patriotisme économique: "Tous les véhicules achetés par la puissance publique devront être de marque française et fabriqués en
France", et s'engage à maintenir des participations de l'Etat dans Renault et le groupe PSA Peugeot-Citroën.

Un grand prix de Formule 1 en France en 2018, est-ce une bonne idée ?

"Oui le retour d’un grand de Formule 1 en France dès 2018 serait une excellente nouvelle pour notre pays", réagit Marine Le Pen, visiblement pas au courant que la nouvelle a été confirmée début décembre dernier.

"C’est un moyen de faire rayonner notre pays à l’international et de mettre en avant nos filières d’excellence en la matière. Ce grand prix de Formule 1 sera aussi un grand moment de rencontres sportives, ce qui attirera des touristes et dynamisera notre économie. Et puis nous sommes un pays qui entretient une vieille relation avec l’automobile. C’est en 1906 que le premier Grand Prix automobile est lancé en France! Et l’automobile a été inventée en France!", poursuit la candidate FN.

Sa voiture au quotidien 

Marine Le Pen ne possède pas de voiture, comme le confirme sa déclaration de patrimoine. 

Quelle voiture l’a particulièrement marquée/fait rêver?

Marine Le Pen craque sur la 2CV Charleston: "Je n’ai malheureusement jamais pu la conduire. C’était une voiture populaire, pratique, robuste et fabriquée en France!"

Julien Bonnet