Pourquoi ce réveillon 2017 pourrait être particulièrement meurtrier sur les routes
Pour que le premier trajet de l'année ne soit pas le dernier, l'association Prévention routière a mis en place une campagne pour sensibiliser à la problématique de l'alcool au volant pour la soirée du réveillon. Une étude réalisée fin novembre révèle en effet que 9 Français sur 10 ont prévu de consommer de l'alcool pour célébrer le passage à la nouvelle année (4 verres en moyenne) et qu'une personne sur 4 entend emprunter un véhicule particulier pour rentrer chez soi, en tant que conducteur ou passager. Et malgré des années de prévention type "boire ou conduire il faut choisir", l'enquête indique également qu'un Français sur 3 a déjà vu une personne ayant trop bu reprendre le volant.
Week-end, nuit et météo difficile: un cocktail explosif
D'autant que cette année, de nombreux facteurs pourraient occasionner davantage de dégâts sur les routes. Avec 40% des accidents mortels qui ont lieu de nuit et 63% pendant les week-end, la Prévention routière s'inquiète avant ce réveillon qui aura lieu dans la nuit de samedi à dimanche.
"On se retrouve dans la même configuration qu'en 2011 où nous avions recensé 28 tués sur la route, alors qu'en 2015, avec un réveillon dans la nuit du mercredi à jeudi, ce chiffre était tombé à 12", souligne Anne Lavaud, déléguée générale de l'association.
Avec le froid attendu, les conditions météorologiques s'annoncent également difficiles, ce qui renforcera l'aspect accidentogène de ce réveillon 2017.
Celui qui conduit, c'est celui qui ne boit (vraiment) pas
La Prévention routière tient donc à éviter une nuit dramatique avec une campagne qui passe notamment par un site internet donnant "le mode d'emploi pour bien rentrer". Les solutions privilégiées: désigner à l'avance un capitaine de soirée qui ne boira pas pour raccompagner des invités, emprunter un moyen de transport professionnel (transports en commun, taxis ou VTC) ou rester dormir chez votre hôte.
L'étude de la Prévention routière montre pourtant que 78% ont prévu d'attendre simplement que les effets de l'alcool disparaissent avant de reprendre le volant. Or, ce n'est vraiment pas la bonne solution, prévient l'association, car deux tiers des Français disent douter de leur capacité à limiter leur consommation le moment venu, et un sur deux dit ignorer le temps nécessaire pour passer sous le taux légal.
Il faut également exclure les "petits trucs" qui se révèlent inefficaces pour les conducteurs un peu trop éméchés comme boire un litre de café avant de partir, emprunter les petites routes ou encore rouler vitres ouvertes.
Une campagne de "bon sens"
En plus du site internet, l'association Prévention routière a également déployé une vaste campagne dans les médias - télés, radios et journaux - et sur les réseaux sociaux. 1.500 bénévoles ont par ailleurs distribuées des éthylotests dans 131 villes de France lors du week-end du 10 décembre et à Paris ce jeudi, deux jours avant le réveillon. "L'idée est de prodiguer des conseils de bons sens et de ne pas adopter une posture de donneur de leçons", résume Patrick Jacquot, président d'Attitude Prévention, l'association qui centralise l'action de sensibilisation des assureurs français.