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Nous avons testé l’AutoPilot d’une Tesla Model S et voilà ce qu'il s'est passé

Pour tester l'AutoPilot, notre équipe a pris le volant d’une Model S P90D en ville, sur le périphérique parisien et sur autoroute.

Pour tester l'AutoPilot, notre équipe a pris le volant d’une Model S P90D en ville, sur le périphérique parisien et sur autoroute. - BFM Business

La polémique enfle sur la fonction de pilotage automatique de Tesla. Nous avons voulu en savoir plus sur cette technologie en prenant le volant d’un bolide électrique.

Depuis quelques jours, l’AutoPilot de Tesla est sur le banc des accusés. Aux États-Unis, plusieurs accidents se sont produits alors que ce mode était enclenché. Une collision, pour laquelle les autorités américaines ont ouvert une enquête, a même provoqué un décès. Et depuis, le pilotage automatique est mis au pilori.

Comme le répète Tesla, l’AutoPilot n’est pas un système de conduite autonome. Le conducteur doit rester vigilant puisque, aux yeux de la loi, il doit rester maitre du véhicule. Elon Musk aime le comparer au pilotage automatique d’un avion qui ne s’enclenche que dans des conditions parfaites tout en nécessitant une présence humaine.

Pour en savoir plus sur ce système, notre équipe a décidé de prendre le volant d’une Model S P90D en ville, sur le périphérique parisien et sur autoroute. Première chose, le mode AutoPilot ne peut s’enclencher que si certaines conditions sont remplies. Et pour revenir à une conduite manuelle, il faudra activer le commodo (la manette à gauche du volant) ou appuyer sur la pédale de frein pour débloquer la conduite, soit donner un léger coup de volant pour débloquer la direction.

Ne jamais lâcher le volant

Lors de sa mise en route, des voyants s’allument sur la tableau de bord. Il faut aller dans les paramètres pour valider l'AutoPilot. Par défaut, cette option est sur off. Il faut savoir par ailleurs qu'il s'agit sur une Tesla d'une option payante. Il faut en effet payer 2.800 euros pour pouvoir bénéficier de l'assistance au maintien de cap, du changement de voie automatique et du parking automatique. De série vous n'aurez droit qu'à des avertisseurs sonores si vous vous approchez trop près d'une voiture par exemple. La seule fonctionnalité d'auto-pilotage de série sera le freinage en cas de risque de collision.

Que vous ayez l'option ou pas, il ne faut en aucun cas lâcher les mains du volant. Lors du réglage des paramètres, qui s'effectue obligatoirement à l'arrêt, un avertissement apparaît sur l'écran tactile pour prévenir le conducteur qu'il ne doit pas ôter les mains du volant durant la conduite. Ce qui est d'ailleurs interdit par le Code de la route.

Le constructeur précise que "l’assistance au maintien de cap nécessite de garder les mains sur le volant. Vous devez garder les mains sur le volant en permanence". Le message est clair. Et si le capteur du volant ne détecte pas les mains "dans une courbe ou en vitesses élevées", un signal sonore retentira pour alerter le conducteur tandis qu’un message intime de tenir le volant.

Nous avons donc enclenché l'AutoPilot sur autoroute en réglant à cinq mètres la distance de sécurité avec le véhicule de devant. Ce passage est facile. Il suffit de faire un double clic sur le commodo placé à la gauche du volant. Dès ce moment, la vitesse, le freinage et la direction sont pris en charge. Plus besoin d’avoir le pied sur les pédales puisque la voiture prendra de la vitesse ou ralentira selon les conditions de circulation. En arrivant à un ralentissement, nous sommes passés en douceur de 80 km/h à l’arrêt total du véhicule.

Et en cas de malaise du conducteur?

Tout s’est déroulé en conservant un contact très léger des mains sur le volant. Nous avons donc décidé de le lâcher durant quelques secondes, quelques secondes qui se transforment en deux minutes sans toucher au volant. La Tesla a parfaitement conservé le contrôle de la conduite en s’adaptant tranquillement à la circulation.

Nous étions en ligne droite et nous roulions légèrement en deçà de la vitesse maximum autorisée et donc aucun signal sonore ne nous a rappelés à l’ordre. Car même si la Tesla repère bien les panneaux de limitation de vitesse, elle n'adaptera pas l'allure de la voiture. Le conducteur reste maître à bord (et libre de ses infractions). Notons tout de même que le dispositif ne pourra pas se déclencher si la vitesse est supérieure à 145 km/h.

Que se passerait-il en cas de malaise du conducteur? Nous n’avons pas fait le test. Un porte-parole de Tesla nous a indiqué qu’après quelques minutes, le rappel sonore s'actionnera et si le volant n'est toujours pas pris en mains, les warnings s'allumeront et la voiture décélèrera toute seule jusqu’à l’arrêt complet du véhicule en conservant sa position. Par contre, elle n’essaiera pas de se ranger sur la droite avant de s’arrêter.

Frédéric Bianchi et Pascal Samama