"Nos clients? Des collectionneurs de voitures qui possèdent des jets, des hôtels et aiment parler technique", nous explique Bugatti
Lignes agressives et moteur de 1500ch, la Chiron était au Salon automobile de Genève début mars la star incontestée. Ce second modèle de Bugatti, ère Volkswagen, était très attendu, dans le contexte de rumeurs récurrentes de vente de la marque suite à l’affaire des moteurs diesel truqués.
Une chose est certaine: si VW devait vendre la marque de luxe basée à Molsheim (Alsace) pour financer les suites du scandale, la valeur de Bugatti serait au zénith (au moins en termes de valeur de marque, peut-être plus de bilan financier réel). 180 exemplaires, soit plus d'un tiers des 500 Chiron qui seront au final produites, ont déjà été vendus, malgré un tarif exorbitant: 2,4 millions d’euros, soit 1600 euros par cheval. Rien d’étonnant, car fort de l’expérience de la Veyron, Bugatti a développé la Chiron selon le profil de ses clients.
Une hypercar pour des hyperfortunés
"Là où les clients habituels de supercars voyagent en première classe, descendent dans des hôtels cinq étoiles et ont une loge dans le stade de leur club de foot préféré, nos clients possèdent leurs jets, leurs hôtels et même leurs stades de foot", résume Stefan Brungs, directeur ventes et marketing de la marque.
La Chiron se devait donc d’être un superlatif sur roues, dès la validation du projet fin 2012. "Nous voulions développer une voiture capable de battre un nouveau record du monde, poursuit Willi Netuschil, directeur de l’ingénierie de Bugatti. Nous sommes donc partis d’un moteur de 1500ch et avons dû concevoir la voiture capable de le maîtriser. Pour développer une voiture de sport, c’est assez simple, mais pour concevoir une voiture homologuée pour route, tout se complique. C’était le plus gros challenge".
Une ingénierie poussée pour des passionnés de technique
Pour battre ce nouveau record du monde (aucune date n’a encore été annoncée), Bugatti a retravaillé le moteur W16 fourni par Volkswagen. Plus de puissance garantit normalement une vitesse de pointe plus élevée. Bugatti a aussi revu la superstructure de la voiture, en composite plastique et fibre de carbone. Elle affiche ainsi 300 chevaux de plus que la Veyron SuperSport, ce qui malgré une centaine de kilos de plus à vide (données constructeur) augmente son coefficient kilo par cheval: 1,33kg/ch sur la Chiron, contre 1,53 pour la Veyron. Les flancs arrière arrondis, coiffés d'arrêtes accérées, les entrées d'air pilotées et le diffuseur arrière soutiennent cette obligation de performance.
La Chiron embarque également une nouvelle ligne d’échappement en titane, nouvelles suspensions adaptatives et une suralimentation bi-étagée, autant de points techniques inédits dont les ingénieurs de Bugatti pourront discuter à loisir lors des rencontres clients. Sur les deux années et demi de développement, une trentaine de prototypes ont été nécessaires pour mettre au point la Chiron. "Nos clients ont une fibre ingénieurs, ils aiment entrer dans les détails techniques, demandent plus de vitesse, d'accélération. Mais ils attendent aussi plus de confort", relate Stefan Brungs.
Une voiture unique dédiée aux collectionneurs