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Mondial 2016: une édition placée sous le sceau du véhicule électrique

Promettant davantage d'autonomie entre deux recharges, une nouvelle génération de voitures électriques a pointé le bout de son capot dans les allées de la Porte de Versailles.

À 48 heures de l'ouverture du public du Mondial de l'Auto, les constructeurs ont présenté à la presse ce jeudi les principales nouveautés de cette édition 2016. De plus en plus de voitures propres, hybrides ou 100% électriques côtoient sur les stands les traditionnels -mais néanmoins attendus- véhicules thermiques. 

Installé dans le pavillon 1, Renault a frappé fort en annonçant que son modèle électrique vedette, la Zoé, serait désormais doté d'une autonomie théorique de 400 kilomètres contre 240 pour la version actuellement commercialisée. Avec l'introduction de cette "innovation", le losange estime pourvoir "à nouveau être en avance sur le reste du marché". À condition que les clients ne se dirigent pas vers d'autres modèles de ce segment offrant plus d'arguments. 

En plein virage stratégique sur les décombres du "dieselgate", Volkswagen a également multiplié à Paris les annonces concernant la mobilité électrique. Le patron du groupe Volkswagen, Matthias Müller a rappelé que ce dernier "va développer et construire plus de 30 nouveaux véhicules électriques en plus d'ici à 2025". En attendant, la firme de Wolfsburg met à l'honneur sur son stand l'I.D. Concept. Un prototype censé parcourir jusqu'à 600 kilomètres entre deux recharges. Mais à l'horizon 2020. 

Sur le stand Opel, les dirigeants de la marque à l'éclair ont eux dévoilé la nouvelle Ampera-e, la version européenne de la Chevrolet Bolt. Disposant également de 400 kilomètres d'autonomie, cette citadine aux faux airs de minispace se veut être la réponse de General Motors à l'aiguillon Tesla. 

L'autonomie ? Un "frein psychologique"

Interrogé par l'AFP, Ferdinand Dudenhöffer estime qu'à l'horizon 2020 "une autonomie de 500 kilomètres va devenir la norme". Expert chez AT Kearney, Rémi Cornubert abonde en ce sens. Selon lui, lorsque les consommateurs sont interrogés sur l'autonomie dont ils veulent disposer, "plus de la moitié des gens répond 500 kilomètres et un tiers plus de 750 kilomètres". 

Cependant, pour Flavien Neuvy, directeur de l'observatoire Cetelem de l'automobile, la faible autonomie des électrique constitue "plus un frein psychologique qu'autre chose parce que dans les usages du quotidien, 80% des Français font moins de 100 km par jour."

Depuis la dernière édition du salon en 2014, les ventes d'autos électriques en France ont presque triplé en volume. Bien que fortement subventionnées (jusqu'à 10.000 euros de "superbonus"), elles ne représentent encore que 1,07% du marché.

Antonin Moriscot Journaliste BFMTV