Londres bannit encore un peu plus la voiture de son centre-ville
Le nom de ce nouvel impôt est limpide. A partir de 2019, les conducteurs des voitures les plus polluantes devront s’acquitter de la "Toxic Charge" s’ils veulent rouler dans le centre-ville de Londres. Le maire de la capitale anglaise Sadiq Khan a en effet annoncé le 4 avril la création de cette taxe, et d’une zone à ultra basse émission, pour bannir encore un peu plus la voiture de Londres, et réduire la pollution.
"L'air londonien est mortel et je ne peux pas rester les bras croisés", a déclaré à la presse M. Khan, en annonçant cette initiative.
Plus de 28 euros pour rouler au centre de Londres
Le principe est simple: tous les conducteurs d’un véhicule essence de plus de 13 ans, ou d’un modèle diesel de plus de 4 ans devront payer 11,50 livres (soit l’équivalent de 13,45 euros) à chaque fois qu’ils voudront rouler dans le centre de Londres. Et ce, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Cette taxe s’ajoute bien entendu au prix du péage urbain. Cette barrière virtuelle (les plaques des voitures sont contrôlées par des caméras quand elles entrent dans l’aire concernée par le péage) a été mise en place le 17 février 2003, afin de limiter les bouchons dans le cœur de la capitale, où se trouvent notamment les institutions politiques et le quartier d’affaires de la City. De 10 livres au départ, le prix du péage est désormais de 11,5 livres (13,45 euros) pour circuler dans le centre de Londres, en semaine, entre 7 et 18 heures.
En 2019, les conducteurs des plus anciens véhicules devront donc débourser 24 livres, soit 28,05 euros pour rouler en semaine dans Londres. Les modèles diesel Euro 6, les plus récents donc, censés émettre très peu de CO2 comme de Nox, sont eux exemptés de taxes.
Dès 2021, la zone ultra-basse émission sera étendue
Et Sadiq Khan ne compte pas en rester là. Alors que la zone à basse émission couvre celle concernée par le péage (de Hyde Park à l’Ouest à Saint-Pancras au nord, Aldgate à l’est et Vauxhall et Elaphant Castle au sud), le maire de Londres veut étendre dès 2021 la zone aux périphériques nord et sud. Lors du bilan du péage en 2013, la mairie avait estimé que le trafic avait baissé de 15%.
"Le péage urbain a contribué à un basculement sans précédent de 9% d’automobilistes vers d’autres modes de transport", expliquait au Monde alors Nick Fairholme, de Transport for London, la société qui gère les transports publics de Londres.