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Les véhicules les plus polluants bientôt interdits au-delà du périph'?

Les voitures porteuses de la pastille Crit'Air 4 ne pourront plus circuler dans Paris en semaine à partir du 1er semestre 2019.

Les voitures porteuses de la pastille Crit'Air 4 ne pourront plus circuler dans Paris en semaine à partir du 1er semestre 2019. - AFP - Geoffroy van der Hassert

Dans une étude, Airparif souligne l'impact positif qu'aurait une interdiction des véhicules les plus polluants dans un périmètre étendu autour de Paris. Dans ce scénario, l'interdiction des vignettes Crit'Air 3, 4 et 5 à l'échelle de la petite couronne permettrait d'avoir des effets sur la qualité de l'air sur toute la métropole.

On respire un peu mieux en Ile-de-France. Airparif a présenté mercredi son bilan sur la qualité de l'air et la tendance est à l'amélioration. L'année 2017 a à ce titre été légèrement moins polluée que 2016. Cependant, la pollution reste problématique en Ile-de-France, avec 5 polluants qui dépassent toujours les normes.

Du fait de ces dépassements, la France est d'ailleurs en procédure de contentieux avec la Commission européenne pour non-respect des directives sur la qualité de l'air concernant les particules PM10 et le dioxyde d'azote (NO2). Sur ce dernier polluant uniquement, le trafic routier est responsable de plus de la moitié des émissions.

Etendre l'interdiction aux Crit'Air 3 et 4

Si le renouvellement du parc automobile ces dernières années a eu pour effet de diminuer la pollution, un renforcement de l'interdiction des véhicules les plus polluants permettrait d'aller plus loin, selon l'étude d'Airparif. L'organisme a étudié les effets qu'auraient la mise en place d'une Zone de basse émission (ZBE) à Paris et plus largement encore. Le principe de cette zone vise à limiter l'accès aux véhicules les plus polluants dans un certain périmètre, en se basant sur le dispositif des vignettes Crit'Air.

Actuellement à Paris, les véhicules immatriculés avant le 1er janvier 1997 et les vignettes Crit'Air 5 ont déjà interdiction de circuler. En étendant l'interdiction aux vignettes 3 et 4 dans Paris et sur le boulevard périphérique à l'horizon 2019, Airparif estime que les émissions d'oxyde d'azote diminueraient de 44% et que 89% de Parisiens en moins seraient exposés à des niveaux dépassant la réglementation. 

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Airparif © Airparif

En Ile-de-France, c'est dans le coeur de l'agglomération parisienne que se concentre la pollution, comme le montre cette carte d'Airparif. Mais à l'échelle de l'Ile-de-France, 1,3 million de personnes sont exposées aux dépassements de dioxyde d'azote.

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airparif © Airparif

La zone basse émission étendue à la petite couronne? 

Le problème de la pollution n'est pas que parisien, Airparif a donc projeté la création d'une ZBE dans un périmètre plus grand, défini par l'A86, soit globalement la petite couronne. En se basant sur cette zone, la pollution pourrait diminuer encore plus drastiquement à l'échelle de la région. Dans l'hypothèse où les véhicules Crit'Air 3, 4, 5 et les véhicules non classés étaient interdits de circuler, Airparif estime que les émissions d'oxydes d'azote liées au trafic routier seraient diminuées par deux. 91% des Métropolitains ne seraient alors plus exposés à des niveaux de pollution au-delà de la réglementation. 

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Airparif © Airparif

Dans un communiqué publié ce vendredi, la région Ile-de-France se dit favorable à l'idée d'une ZBE à condition qu'elle "ne crée pas de fracture sociale au sein de l'Ile-de-France".

A ce titre, la Région demande à l'Etat la mise en place d'une prime à la casse incitative "pour ne pas pénaliser les Franciliens qui sont obligés de prendre leur voiture, faute d'un accès suffisant aux transports en commun". 
Carole Blanchard