Le Grand Prix de Formule E de Paris est-il écolo?
Samedi 23 avril, une manche du championnat de Formule E aura lieu pour la première fois à Paris. Cette discipline automobile 100% électrique se veut dans sa globalité respectueuse de l’environnement. "La Formula E s’attache à appliquer ses principes de respect de l’environnement et d’amélioration de la qualité de vie dans l’organisation même du championnat", explique l’organisation dans la présentation de son business-model. Tout le monde n’est cependant pas convaincu, à commencer par certains riverains, et surtout par les élus écologistes de la ville de Paris.
Les points qui font polémique
Ces derniers ont protesté dès le 12 avril. "Les élu-es du Groupe écologiste de Paris (GEP) sont scandalisé-es de découvrir les rues du quartier des Invalides recouvertes de bitume. Les effluves de ces travaux sont très toxiques, et d'autant plus néfastes que ceux-ci sont effectués pour un événement lui-même anti-écologique, et pour une durée de quelques jours puisque le revêtement sera ôté au lendemain de l’événement", écrivent-ils dans un communiqué. Un enrobé temporaire, installé sur une couche de plastique et de sable, afin de préserver les pavés, a en effet été posé il y a une dizaine de jours sur le 1,93km de longueur du circuit, tout autour des Invalides, dans le 7ème arrondissement de Paris. L’organisation assure que suite à son enlèvement d’ici au 29 avril, ce bitume sera recyclé.
Autre point qui fait polémique: les 4500 tonnes de matériel (blocs de béton, grilles, tribunes) qui ont permis de construire le circuit. L’organisation précise la plupart des éléments et du bitume ont été acheminés en barge via la Seine, pour proposer un transport aux émissions de CO2 les plus limitées possibles. Selon l’adjoint aux Sports Jean-François Martins, cité sur RTL, cette organisation a évité 200 camions dans les rues de Paris.
Une autre forme de pollution est également pointée du doigt, celle de la pollution sonore. Une Formule E émet en moyenne 80 décibels, certains élus s’inquiètent donc des nuisances pour les riverains. Certes les monoplaces rouleront fréquemment entre 8 et 17 heures samedi 23 avril. Mais un métro émet en moyenne entre 70 et 75 décibels, le bruit des Formule E est donc loin de celui d’un avion de ligne au décollage (170 décibels) ou d’une Formule 1 (150 décibels).
Recharge à base de glycérine
Plus que de réels problèmes de pollution, les écologistes pointent des désagréments pour les riverains. Anne Hidalgo a balayé d’un revers de main leurs critiques. "Je n'ai pas à leur répondre, a ajouté la maire de Paris, interrogée par l'AFP. C'est un débat qui existe depuis longtemps. On a ce débat mais ce n'est pas grave, ça fait partie des débats qu'on connaît". Pour Anne Hidalgo, la Formule E est "un moyen de développer de façon très importante la mobilité électrique". Le pneumaticien Michelin en donne un exemple. Il a développé pour la compétition des pneumatiques spéciales, les "Pilot Sport EV", qui se veulent moins polluants à produire, recycables et avec des émissions de particules réduites.