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La voiture autonome n'attire pas vraiment les Français... sauf pour se garer

Si les Français ne sont pas vraiment passionnés par les véhicules autonomes, ils attendent surtout une voiture qui se gare toute seule

Si les Français ne sont pas vraiment passionnés par les véhicules autonomes, ils attendent surtout une voiture qui se gare toute seule - BMW

Si seulement un Français sur quatre a hâte de monter à bord d'une voiture autonome, c'est le fait de pouvoir se garer automatiquement qui représente la fonction la plus attendue. Or, il s'agit d'une technologie déjà largement maîtrisée et présente sur les véhicules récents.

Les Français n'ont pas vraiment le coup de foudre pour les véhicules autonomes. A l'occasion de la présentation ce lundi du grand plan du gouvernement pour percer dans ce domaine, l'institut Ipsos a révélé les résultats d'un sondage* qui montre en effet que 24% des personnes interrogées se disent "en faveur des voitures autonomes et ont hâte de pouvoir en utiliser une". Ils sont 51% à se dire encore pas vraiment rassurés à l'idée d'utiliser un jour cette technologie et 25% à s'estimer "contre les voitures autonomes et de ne jamais vouloir en utiliser".

Les pays "développés" plus réticents

Couvrant 28 pays au total, l'étude d'Ipsos montre d'ailleurs "une scission plus globale entre pays développés et pays émergents", les premiers se montrant plus réticents que les deuxièmes. Comme en France, on retrouve ainsi une forte opposition aux véhicules autonomes en Allemagne (35% ne veulent pas en utiliser), au Royaume-Uni (30%) et au Canada (27%). Le concept séduit davantage en Malaisie et en Inde (64%), au Pérou (60%), en Colombie (58%) ou encore au Chili et en Argentine (56%).

Les Français veulent une voiture qui se gare toute seule

L'enquête pose également la question de savoir quelle fonction sera la plus utile sur les futurs véhicules particuliers équipés d'une technologie d'automatisation. Et 58% des Français pensent surtout recourir au stationnement automatique (20% "toujours" et 38% "souvent"). Point positif: il n'y aurait donc pas besoin de beaucoup investir en recherche et développement puisque cette fonction est déjà proposée par un grand nombre de marques dans leurs catalogues d'options. 

Dans les autres fonctions proposées, les attentes se révèlent toutefois davantage à la hauteur des ambitions françaises dans le véhicule autonome: les sondés souhaitent en effet les utiliser pour effectuer de courtes distances, conduire en ville, conduire seul(e) ou encore parcourir de longues distances sur autoroute. 

Il y a un an, une étude OpinionWay montrait que le fait de ne plus avoir besoin d'emmener sa voiture au garage, mais qu'elle s'y rende toute seule comme une grande, attirait particulièrement les conducteurs interrogés.

2 Français sur 3 resteront attentifs à la route

Parmi les craintes des Français concernant le véhicule autonome citées lors de la présentation gouvernemental ce lundi: 33% évoquent un risque technique trop élevé, un point qui fait écho au récent accident mortel survenu à cause d'un prototype utilisé par Uber aux Etats-Unis et 15% citent le risque de "cyber-piratage". Dans les points positifs, seulement 9% attendent une réduction du risque d'accident, censé pourtant être un des principaux avantages des véhicules sans conducteur.

Autre point qu'on peut estimer contradictoire: quand on demande aux Français comment ils utiliseront le temps libéré par la conduite autonome, 65% expliquent qu'ils resteront attentifs à la route. 17% estiment qu'ils en profiteront pour se reposer, se distraire ou communiquer et 13% en profiteront pour travailler.

*Étude Ipsos Global @dvisor réalisée en ligne, du 27 novembre au 8 décembre 2017, auprès de 21 549 personnes âgées de 18 à 64 ans aux USA et au Canada et de 16 à 64 ans dans les autres pays. Les 28 pays interrogés sont : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Belgique, Brésil, Canada, Chili, Chine, Colombie, Corée du Sud, Espagne, France, Hongrie, Inde, Israël, Italie, Japon, Malaisie, Mexique, Pérou, Pologne, Russie, Serbie, Suède, Turquie, Royaume-Uni et Etats-Unis.

Julien Bonnet