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 La somnolence et la vitesse excessive, principaux dangers sur autoroute

Un véhicule de patrouille accidenté suite à une collision avec un poids lourds sur le réseau Sanef. Depuis le début de l'année, le nombre d'accidents de ce type a doublé

Un véhicule de patrouille accidenté suite à une collision avec un poids lourds sur le réseau Sanef. Depuis le début de l'année, le nombre d'accidents de ce type a doublé - Sanef

Selon les conclusions de l’observatoire annuel sur les comportements des conducteurs, édité par le réseau autoroutier Sanef, les accidents sont d'abord dus à la somnolence et la vitesse excessive. Ces accidents sont particulièrement graves en zones de travaux, car ils mettent en danger la vie du personnel autoroutier.

A l'approche des premiers départs sur la route des vacances, le groupe Sanef publie les résultats de son observatoire des comportements sur autoroute. Une étude scientifique annuelle réalisée depuis 2012 en partenariat avec le Cerema (Centre d’Etudes et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement) qui permet d'identifier les points d'amélioration pour davantage de sécurité sur les voies rapides.

"Chaque année pendant la période d'étude, ce sont entre 130.000 et 140.000 véhicules qu'on observe sur un tronçon donné, sans radar automatique afin de ne pas fausser le comportement des conducteurs", explique Pascal Contremoulins, responsable sécurité routière pour la Sanef.

Les zones de travaux, gros point noir cette année

Cette année, l'observatoire s'est notamment intéressé à la conduite en zone de travaux. Le contexte est en effet assez dramatique avec 71 accidents entre le début de l'année et la fin du mois de mai sur le réseau Sanef, soit plus du double que l'an dernier sur la même période. Des accidents qui ont déjà fait un mort et cinq blessés parmi le personnel autoroutier qui reste particulièrement exposé lors d'une intervention.

Si sur l'ensemble de l'année, deux tiers des interventions des agents autoroutiers se font pour porter assistance à des véhicules accidentés, cette proportion grimpe encore plus sur la période estivale, avec normalement moins de chantiers en cours. D'où un regain de vigilance avant la période des grands départs.

"Lorsqu'une équipe prépare une intervention, nous avertissons les automobilistes via les panneaux à message variable, la radio 107.7 et aussi aujourd'hui via Waze grâce à un partenariat qui prévoit des échanges de données", souligne Pascal Contremoulins.

Si vous circulez sur les autoroutes de l'est et que vous voyez un petit panneau "attention, zone de travaux ou de danger" sur votre application GPS cet été, ce sera donc sûrement la Sanef qui sera à l'origine de ce signalement.

Mais comment expliquer cette hausse des accidents dans ce cas de figure? D'après Pascal Contremoulins, le premier problème reste la vitesse: "trois quarts des automobilistes ne respectent pas le passage à 110 km/h dans ces zones". La réduction de voies, annoncée 800 mètres en amont, se fait également souvent au dernier moment: "45% des automobilistes se rabattent à moins de 200 mètres, une proportion qui monte à 85% pour les poids lourds, et 15% à moins de 100 mètres." Résultat: une incapacité à se rabattre facilement au moment de la réduction effective du nombre de voies qui peut déboucher sur un accident et la mise en danger du personnel en cours d'intervention. 

Inattention, vitesse et alcool, cocktail explosif

La vitesse excessive en cause dans les accidents dans les zones de travaux se retrouvent également être une mauvaise habitude des conducteurs français, en général. 

"En 2016, et même si ce chiffre est en légère baisse, 41% des automobilistes roulaient à plus de 130 km/h. En revanche, on note une progression du nombre de personnes roulant à plus de 150 km/h qui sont désormais 4%", note Pascal Contremoulins.

Impliquée dans un cas sur trois, la somnolence reste toutefois le premier facteur d'accidents mortels sur l'autoroute. L'occasion également de rappeler d'autres conseils de bon sens:

"Il ne faut pas attendre les deux heures de conduite pour faire une pause mais la faire dès qu'on ressent de la fatigue. Lors des départs en vacances, certains conducteurs partent en effet avec une dette de sommeil."

Si elle est en forte baisse (12% des accidents mortels contre 26% en 2015), la conduite sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants reste la troisième cause de mortalité sur l'autoroute.

Avec de plus en plus de Français accros au smartphone au volant, les erreurs d'inattention sont également en hausse. L'étude n'est pas forcément très pertinente sur ce point car elle signale une baisse de la conduite "téléphone en main" de 4,9% en 2016, à 4,1% cette année. Mais sont seulement pris en compte les téléphones visibles à l'oreille et donc pas les conducteurs qui envoient des textos, consultent leur mails ou autres pratiques interdites. Seul les usages en mode GPS ou avec un kit mains libres (mais pas des écouteurs) restent autorisés.

Julien Bonnet