L'UFC-Que Choisir dénonce les pratiques des auto-écoles

L’association a passé au crible les pratiques de 1374 auto-écoles et pointes de nombreux dysfonctionnements, comme des tarifs trop disparates ou des taux de réussite bien loin de ceux affichés.

Trop cher, trop long, trop opaque, passer le permis de conduire relève du parcours du combattant, dénonce dans une grande enquête parue le 20 septembre l’UFC Que Choisir. L’association a étudié les pratiques de 1374 auto-écoles en France au mois de juin dernier, soit 12% de l’ensemble des établissements, étude "qui met en évidence la permanence et l’ampleur de pratiques nuisibles aux consommateurs de la part des professionnels de l’enseignement de la conduite et de la sécurité routière".

Des tarifs trop élevés et pas toujours justifiés

Premier souci: les tarifs pratiqués, souvent bien éloignés de ceux annoncés. Quand ils sont annoncés. Les enquêteurs ont ainsi constaté qu'une auto-école sur cinq (20,5%) ne respecte pas l'obligation réglementaire d'afficher en vitrine les prix qu'elles pratiquent. Et 93% d'entre elles facturent des frais d'accompagnement à l'examen théorique. Or dans la moitié des cas, ces frais sont supérieurs à la limite légale autorisée de 25 euros en moyenne.

Des taux de réussite affichés plus élevés que la réalité

Second écueil: les écarts entre le taux de réussite réel à l’examen et ceux annoncés. 58,4% affichent en effet des chiffres supérieurs d’au moins cinq points à la réalité… S'ils ne sont pas une obligation, "ces taux sont un argument commercial de poids", souligne le président de l'UFC-Que Choisir Alain Bazot, qui qualifie ces écarts "d’insupportables dérapages".

Un coût très disparate selon les départements

Troisième problème relevé dans l’étude: le coût du permis de conduire. En moyenne, il est de 1804 euros en France, mais il n’est que de 1468 euros sur le Territoire de Belfort, quand un apprenti conducteur devra débourser à Paris 2140 euros !

En moyenne, passer son permis coûte 1804 euros en France, mais un apprenti conducteur devra débourser à Paris 2140 euros ! © UFC Que Choisir

Des auto-écoles en ligne

L’UFC-Que-Choisir demande ainsi "une réforme structurelle et d'ampleur" du secteur, avec une "refonte de l'information précontractuelle" avec un affichage généralisé et harmonisé des tarifs et des taux de réussite. L’association prône une plus large possibilité d'inscription directe aux examens par les candidats, et non par l'intermédiaire des auto-écoles, car le système "archaïque" d'attribution des places aux examens donne un fort avantage aux auto-écoles déjà installées.

L’UFC-Que Choisir souhaite enfin offrir plus de choix aux candidats, au moment de l’inscription aux auto-écoles, grâce à la démocratisation des auto-écoles en ligne. "L'enseignement en général, pas seulement routier, est complètement bouleversé par l'enseignement à distance, poursuit Alain Bazot. En ligne, il y a des coaches, des séances collectives à distance, avec de l'interaction. Dans certains cas, ces conditions sont meilleures que se retrouver dans une salle avec des diapos qui tournent toutes seules, sans plus de pédagogie que ça, comme dans certaines auto-écoles. Il faut que les candidats aient le choix".

P. Ducamp avec AFP