Essai - Toyota C-HR, la Prius en forme de SUV
Le Toyota C-HR, c’est la Prius IV, mais en moins moche. Voiture au potentiel d’icône, la Prius est autant une réussite technologique qu’un désespoir design. Déjà fort de 9 millions d’hybrides (dont un bon nombre de Prius) vendues depuis 1997, Toyota se réconcilie avec le design en trustant le segment le plus demandé du marché. Le but: conquérir de nouveaux clients, convertis à l’hybride.
Un ADN européen…
Audi Q2, BMW X2, Nissan Qashqai, le succès des crossovers compacts et autres SUV urbains n’est plus à démontrer. Or, si on excepte le 1er RAV4, petit 4X4 qui a souvent plus connu les pavés que la plage, Toyota restait absent de ce créneau en plein boom. Pour ne pas être à la traîne, la marque nippone a donc imaginé ce "Coupé-High Rider", dont l’identité se veut clairement dynamique, haut de gamme et surtout européenne.
Pour le concevoir, Toyota s’est en effet basé sur ce qu’il imagine être des clients européens, explique Sébastien Grellier, directeur de la communication Toyota France, soit "les couples de 35-45 ans, très actifs, au style de vie urbain, qui souhaitent réussir tout en aimant s’amuser et les adultes plus matures, pour qui l’esthétique et le raffinement sont primordiaux dans leur choix de produits".
Là, déjà ça coince un peu, quand on regarde certains angles très prononcés du CH-R, par exemple au niveau des feux arrière. Mais ces faux airs de Nissan Juke sont sans en aucune commune mesure avec les lignes étranges de la Prius. Bon, pour résumer, Toyota veut piquer des clients aux constructeurs allemands.
… à la technologie japonaise
Face à ses concurrents, le C-HR dispose d’un argument de poids: son système hybride, venu de la Prius IV, et reconnu comme le mètre-étalon de l’hybride. Comme sur la berline, le moteur 4 cylindres 1,8 litre est associé à deux moteurs électriques, pour une puissance totale de 122 chevaux, complété par une boite à variation continue (CVT de son nom de code, cette fausse boite automatique permet de baisser significativement la consommation). La plateforme est commune entre Prius et C-HR, le SUV bénéficie donc du centre de gravité abaissé, autant d’arguments pour des consommations maîtrisées. Car c’est bien l’objectif numéro 1 du C-HR.
… face à des concurrents mondiaux
Tout cela combiné, la voiture n’offre clairement pas une conduite aussi punchy que le laisse présager son look, mais sur son terrain de prédilection, la ville, elle remplit très bien son office et se montre très souple. Le désagrément: le sifflement continu de la boite, qui abrutit le conducteur, et surtout ses hurlements réguliers, lors des phases d'accélération un peu forte, mais avec l’impression de rester coller dans le bitume. Des éléments qui peuvent vite devenir rédhibitoires. Rien d'inhabituel sur ce type de boite. Si le mode Eco permet de consommer très peu, préférez le mode sport sur les grands trajets, le différentiel de consommation est très léger.
Les principaux concurrents du C-HR se nomment Mini Countryman hybride rechargeable ou Kia Niro. Le constructeur japonais a dû passer d’un modèle européen à un modèle mondial. Toyota commercialisera le C-HR de l’Asie aux Etats-Unis. Son prix démarre à 22.900 euros et à 28.500 euros pour l'hybride.
"LE truc": aucune vision à l’arrière
Dans l’habitacle, les ambiances sont élégantes, et surtout, Toyota a fait un véritable effort de finitions. On remerciera aussi le japonais de ne pas céder aux jeux des mille options du premium. Quatre finitions, une dizaine d’options et c’est tout. En revanche, dans les options, il n’y avait pas la vision à l’arrière. Les angles morts sont inexistants et sur la banquette, les passagers ont accès à une meurtrière en guise de vitre arrière...
Le chiffre: 4,6 litres
C’est la consommation sur 100 kilomètres en mode éco (ville, route, autoroute). Et pour un SUV de 1,38 tonne, c’est pas mal du tout. En mode sport, la consommation grimpe à 5,4 litres. La conduite hybride est un coup à prendre, avec des accélérations franches au démarrage, tout en levant le pied de l’accélérateur régulièrement.
Le compte-tour gauche précise si la voiture récupère de l’énergie pour recharger la batterie, ou demande l’aide des moteurs électriques pour l’accompagner. Résultat: on se prend au jeu pour rester dans l’économie. Toyota en est bien conscient: le japonais anticipe des ventes hybrides à 75% en Europe.
La version de l’essai : Toyota C-HR Hybride 122 chevaux Dynamic