Essai - Nouvelle Nissan Micra, le look ne fait pas tout
C'était l'une des bonnes surprises du dernier Mondial de Paris. Nissan avait alors présenté sa (toute) nouvelle Micra, entièrement conçue pour l'Europe. Fini le dessin rondouillet des précédentes générations pour laisser place à une citadine dans l'air du temps, aux lignes plus affûtés. Après le succès du petit SUV Juke, Nissan n'a plus peur de rien.
La marque alliée de Renault nourrit surtout de solides ambitions pour sa citadine: l'objectif est de la placer dans le top 10 des citadines polyvalentes, ces voitures aussi bien capables de se faufiler en ville que de parcourir de longs parcours sur autoroute.
Mais pourquoi... la Nissan Micra
Le nom "Micra" jouit déjà d'une bonne réputation en Europe. Cette 5e génération est d'ailleurs la première à être destinée uniquement au Vieux continent. C'est aussi et surtout le premier véhicule Nissan a être assemblé en France, avec une production assurée dans l'usine de son allié Renault, à Flins (Yvelines). Renault Clio/Nissan Micra, même combat!
Au total, toutes générations confondues, Nissan a écoulé 3,5 millions de Micra en Europe depuis 1983. Mais la dernière génération s'était un peu moins bien vendue (à peine 400.000 unités, le plus mauvais résultat pour la Micra), Nissan a choisi de "tout changé, "sauf le nom" (le slogan de lancement).
La nouvelle Micra est ainsi plus longue, de 17,4 cm, plus large, de 7,8 cm et moins haute, de 55 mm. La Micra prend une allure athlétique, avec notamment une ligne assez réussie qui part de la calandre pour courir tout le long de la carrosserie, lui donnant un aspect beaucoup plus élancé.
Derrière le volant
Avec ce physique de tueuse, la citadine en a certainement dans le ventre. Et bien... pas vraiment. Nissan pourrait donc compléter son slogan, "on a tout changé sauf le nom", en ajoutant "et les motorisations".
Si l'impression d'ensemble sur notre modèle d'essai, équipé du dCi de 90 chevaux, reste très bonne en conduite normale, avec une reprise correcte à bas régime, la citadine manque un peu de peps lorsqu'on veut la pousser un peu plus fort. Avantage de cet inconvénient (on se console comme on peut), la consommation et donc les émissions restent limitées.
En essence, c'est tout aussi timide. Nissan propose deux moteurs trois cylindres: un atmosphérique 1 litre de 73 chevaux et un turbocompressé 0,9 litre de 90 chevaux. Et si pour le moment, seule la boîte de vitesse manuelle à 5 rapports est proposée (certes très efficace), une boîte automatique est également au programme.
Heureusement, Nissan nous promet une motorisation un peu plus sportive, au plus tard l'année prochaine, et la plate-forme B de cette Micra reste compatible avec une motorisation hybride. On reste donc à l'affût de la future et tant attendue Micra Nismo!
Pour son domaine de prédilection, la ville, la Micra se montre agréable à conduire, agile et bardée d'options. Le design ravigoré et les nombreuses options de personnalisation, à l'intérieur comme à l'extérieur, vise ainsi à séduire une clientèle plus jeune (les 25-35 ans sans enfant), quand les options d'assistance à la conduite et de sécurité doivent attirer les plus âgées (les plus de 55 ans qui n'ont plus d'oiseaux dans le nid). Le CarPlay pour connecter son iPhone côtoie ainsi le freinage d'urgence et la détection des piétons et des panneaux de vitesse. Associée à la caméra de recul, la vision 360, qui permet de voir son véhicule du dessus avec les obstacles environnants, facilite les manœuvres mais on peut regretter l'absence d'un parking automatique.
A noter également, le nouveau volant avec ses nombreuses commandes mais assez bien placées pour s'y retrouver rapidement. Un gouvernail que l'on retrouvera sur les prochains modèles de la marque.
"LE" truc en plus: de la musique dans l'appui-tête
Nissan a pensé aux mélomanes de la route avec le système audio Bose Personal, une première pour Bose sur une citadine. Il est composé de six haut-parleurs, dont 2 mini-enceintes nichées dans l'appuie-tête du conducteur. Selon le mode d'écoute sélectionné, ce dernier est ainsi être immergé dans la musique, comme s'il se retrouvait au milieu des musiciens à un concert.
Pour faire profiter les passagers ou s'il préfère assister au concert de manière plus classique, un mode permet de profiter d'un son provenant de l'avant. Ce système audio inédit est proposé de série sur le dernier niveau de finition ("Tekna", à partir de 19.390 euros) ou en option sur l'avant-dernier niveau (N-Connecta, à partir de 18.290 euros).
"LE" chiffre: 13.590 euros
Avec un prix de départ de 13.590 euros (pour le moteur essence 1.0 de 73 chevaux en finition Visia), le tarif de cette nouvelle Nissan Micra se montre compétitif, dans la lignée d'une certaine... Clio. C'est d'ailleurs grâce au partage de composants avec la citadine star de Renault que Nissan est parvenu à maîtriser ses coûts.
La marque anticipe de son côté que la version la plus vendue sera celle avec le moteur essence turbocompressé IG-T de 90 chevaux, avec le 3e niveau de finition "Acenta", à 16.690 euros. Pour ce prix, on a le combiné écran tactile 7 pouces sur le tableau de bord et un plus petit, 5 pouces, et paramétrable, placé au milieu des compteurs pour les renvois d'indications GPS, le suivi de la consommation, etc. Les commandes ont été ouvertes en décembre et les premières livraisons du véhicules "made in Flins (Yvelines)" doivent démarrer en février.
Notre modèle d'essai: Nissan Micra dCi 90 en finition N-Connecta, grise avec personnalisation orange, à partir de 20.490 euros.