Essai – Nouvel Audi Q5, gentleman baroudeur
Audi renouvelle son Q5, le roi de la catégorie des SUV premium, notamment en France. Enfin, le roi, jusqu'à l'année dernière, où il a été détrôné par un certain Mercedes GLC... La reconquête est donc en marche, Audi a mis les gros moyens puisque, pour son lancement, il n'est proposé qu'en version Quattro (la signature de la transmission intégrale chez Audi). Pour le tester, rendez-vous a donc été pris au Maroc, pour mettre à l'épreuve ce SUV, bien trop souvent habitué au confort des villes.
Mais pourquoi l'Audi Q5?
Parce que le Q5 domine sa catégorie des SUV premium depuis son lancement en 2008. Il faut dire qu'entretemps les ventes de SUV ont décollé fortement, avec aujourd'hui un tiers des acheteurs dans le monde qui opte pour ce type de véhicules.
Après avoir ouvert le bal avec le Q7, en 2006, le Q3 a complété l'offre en 2011. Sur les trois SUV, Audi a franchi l'an dernier la barre des 3 millions d'unités vendues dans le monde, et le Q5 reste son champion avec 1,6 millions d'exemplaires au total. Les ventes de Q3, Q5 et Q7 y ont représenté 27% des ventes d'Audi en 2016, le même taux que la part de marché de ce segment dans l'Hexagone. Fin 2016, Audi a complété son offre avec le Q2, et commercialisera l'année prochaine un grand Q8.
Conséquence de ce boom des SUV: le Q5 a d'ailleurs une courbe de vie étrange. Sur ses 9 années de commercialisation, ses ventes n'ont cessé de croître, enregistrant leur pic en 2015, alors qu'elles entament normalement une décrue à mi-course. Mais face à l'arrivée d'une concurrence au goût du jour côté équipements, le Mercedes GLC de 2015 qui l'a doublé l'an dernier mais aussi les BMW X3 ou Jaguar F-Pace, Audi lance donc le remplaçant de son Q5 premier du nom. Avec la promesse de tout changer sans que cela se voit, au premier regard du moins.
Derrière le volant
Le design de ce nouveau Q5 évolue très peu par rapport au précédent, vu le succès rencontré par la première édition et la volonté affichée d'Audi de ne pas casser les codes. Côté gabarit, la largeur est identique (1,893 mètres) et une longueur en légère hausse, à 4,663 mètres. A noter tout de même la nouvelle calandre 3D "Single Frame" apparue sur le Q3 de 2013 et des lignes de caisse plus franches, donnant une allure d'ensemble un tantinet plus agressive.
A l'intérieur en revanche, le Q5 renoue avec la modernité, avec le virtual cockpit qui reprend la configuration du Q7 de 2015 avec son pavé tactile et cliquable devant le levier de vitesse. Mais l'écran central placé juste au-dessus des aérateurs offre une meilleure visibilité. Le Q5 dispose aussi désormais proposé de l'affichage tête haute, si on veut vraiment rester un maximum les yeux rivés sur la route (une option tout de même facturée 1190 euros).
Comme 94% des ventes de Q5 se font en diesel et en version Quattro, nous avons opté pour le moteur TDI 2 litres de 190 chevaux. Au lancement, toujours en diesel, une version 163 chevaux (également associée à la boîte S-Tronic) est aussi au menu, en attendant une 150 chevaux boîte manuelle. Côté essence, seul le TFSI de 252 chevaux est proposé, mais sera bientôt rejoint par le tant attendu SQ5, avec son V6 3 litres de 352 chevaux!
Le nouveau Q5 profite d'un nouveau châssis et de nouvelles suspensions, de quoi se sentir glisser, bien surélevé au-dessus de routes avec dans un premier temps du bitume dans un très bon état.
Arrivé sur les premières pistes, le Q5 ne démérite pas en conservant un certain confort de conduite, le tout sans craindre d'abîmer le véhicule grâce aux modes de surélévation de la garde au sol (voir "LE chiffre"). En options, Audi propose en effet un amortissement piloté (à garde au sol fixe) mais aussi des suspensions pneumatiques (une nouveauté sur le Q5).
"LE" truc en plus: un dromadaire de la consommation
Plusieurs astuces permettent à ce nouveau Q5 de limiter sa consommation, tel un dromadaire du désert marocain. Sur le trajet du retour d'une trentaine de kilomètres à un rythme certes optimal, relativement lent mais constant, notre Q5 a par exemple affiché une consommation moyenne de 4,7 litres/100km.
Sous sa bosse, le nouveau Q5 cache plusieurs secrets. Son poids tout d'abord, en chute de 90 kg par rapport au précédent. Le carénage quasi-intégral des soubassements permet par ailleurs à ce SUV d'afficher fièrement un Cx descendu de 0,35 à 0,30, un record pour la catégorie.
Enfin, une nouvelle transmission, "Quattro ultra", rend la transmission intégrale intelligente. Si les conditions sont réunies (de la météo aux routes anticipées grâce au GPS), elle peut passer en mode traction lorsque l'appui des roues arrière n'est pas nécessaire. Une opération invisible et non contrôlable par le conducteur qui ne devrait pas ressentir cette optimisation de consommation, parole d'ingénieurs Audi!
"LE chiffre": 45
C'est, en millimètres, la capacité de surélévation de ce nouveau Q5 avec son option suspensions pneumatiques (1950 euros ou 2350 euros selon le niveau de finition). En passant en mode "allroad", la hauteur de caisse se relève de 20 mm. Pour un terrain plus accidenté, on monte encore d'un cran avec le mode "lift / offroad", de quoi gagner encore 25 mm. Sur l'écran principal, lorsque l'un de ces deux modes est activé, on peut voir l'angle de correction apporté en fonction du relief. A l'inverse, en mode dynamic, la garde au sol s'abaisse de 15 mm pour améliorer le comportement du véhicule.
Pour la partie tout-terrain, notre Q5 a bien réagi dans les montées les plus chaotiques, la transmission quattro assurant bien la répartition de la puissance pour éviter le patinage. En descente, un mode permet de gérer automatiquement la vitesse et le freinage en fonction des conditions d'adhérence.
S'il est bien taillé pour du "offroad", le Q5 se veut aussi (et surtout) compatible avec une utilisation beaucoup plus urbaine. On retrouve ainsi l'ensemble des technologies d'assistance proposées désormais chez Audi, de l'assistant de conduite dans les bouchons et jusqu'à 65 km/h à l'Adaptive Cruise control au-delà de cette vitesse, en passant par la détection des piétons et le freinage d'urgence automatique et les désormais classiques CarPlay pour iPhone et Android Auto. De quoi faire de ce baroudeur du désert, un vrai gentleman en ville.
Notre modèle d'essai: Audi Q5 avec le moteur TDI 190 chevaux en version Quattro, boîte S-Tronic 7 rapports, en finition S-Line, 57.400 euros