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Essai - Mercedes Classe E, coupé de plaisance

Le coupé adopte un style légèrement différent que la berline avec ses deux bosses sur le capot.

Le coupé adopte un style légèrement différent que la berline avec ses deux bosses sur le capot. - Julien Bonnet

Prolongement logique de la berline, sortie un an plus tôt, Mercedes propose désormais une version coupé de sa Classe E. L'occasion de revenir sur le nouveau style de la marque à l’étoile, très "yachting", qui introduit peu à peu des innovations technologiques comme les assistants de conduite semi-autonome.

Les coupés allemands sont de sortie. Après la dernière Audi A5 dans un style plus dynamique, voici que Mercedes décline sa Classe E en 3 portes, après la berline lancée l’an dernier. Alors que vaut cette cinquième génération dans ce format de carrosserie?

La nouvelle face avant en impose mais reste plutôt harmonieuse. La garde au sol est elle plus basse de 2cm.
La nouvelle face avant en impose mais reste plutôt harmonieuse. La garde au sol est elle plus basse de 2cm. © Julien Bonnet

Mais pourquoi la Classe E Coupé?

Si les ventes de coupés se sont tassées ces dernières années face à la montée en puissance des SUV, ce type de véhicule reste un faire-valoir essentiel pour les marques premium. Un manifeste design dans lequel s'exprime une certaine maîtrise des proportions et des lignes pures. Pour Mercedes, c'est une façon d'affirmer encore plus son nouveau style, plus élancé et dynamique que sur les générations précédentes de ses modèles.

La nouvelle berline Classe E a ainsi été lancée en 2016, mais ce coupé, qui reprend sa base technique (contrairement à la précédente génération qui reposait sur un châssis de Classe C) se démarque par un empattement plus court de 7cm, une garde au sol abaissée de 2cm, de quoi offrir un comportement plus nerveux. Cette Classe E Coupé reste un grand coupé: 4,69 mètres de long au total, de quoi s'intercaler dans la gamme entre la Classe C et la Classe S.

"Villa vendue séparément"
"Villa vendue séparément" © Julien Bonnet

Derrière le volant

Premier modèle à l'essai: la E 220d, avec sous le joli capot à double nervure le 4 cylindres diesel de 194 chevaux, associé à la boîte automatique BA9. Pour cette version, le tarif démarre à 55.000 euros pour le premier niveau de finition baptisée "Executive" et peut grimper jusqu'à 68.700 euros (finition "Fascination").

Malgré le contexte anti-Diesel, cette motorisation nous fait penser qu'elle a encore de beaux jours devant elle. Dans un tel écrin, elle se montre relativement silencieuse et offre suffisamment de reprise pour ne pas se sentir en manque de puissance. En fonction du mode choisi (confort, Sport, Sport+, personnalisé ou éco), la boîte automatique se montre plus ou moins réactive et ne nous a pas montré de défauts flagrants.

Le double bosselage sur le capot permet de la reconnaître face à très ressemblante petite soeur dans la gamme, la Classe C.
Le double bosselage sur le capot permet de la reconnaître face à très ressemblante petite soeur dans la gamme, la Classe C. © Julien Bonnet

Logiquement, les motorisations essence se révèlent beaucoup plus dynamiques. La E300, avec le quatre cylindres 2 litres de 245 chevaux, mais surtout la E400 4Matic (transmission intégrale) et son V6 biturbo de 333 chevaux, sauront combler les plus gourmands en termes de performances. Pour la E300, les prix sont comparables à ceux du diesel (de 57.900 à 71.600 euros) alors que pour goûter aux joies du V6, le ticket d'entrée est de 69.300 euros et grimpe à 83.000 euros pour le plus haut degré de finition.

Si les suspensions de série sont déjà de très bon niveau, le système d'amortissement dynamique (qui s'adapte au mode de conduite et peut agir sur chaque roue) représente un gain non négligeable en termes de confort. Et pour se sentir encore plus glisser sur la route, les suspensions pneumatiques vous feront vous sentir encore plus sur un yacht.

Mais c'est finalement l'habillage de l'intérieur qui nous fait le plus hésiter au moment de garer notre coupé: dans un parking ou dans un port de plaisance? Finitions en bois, buses d'aérateurs en forme de turbines orientables, double écran incrusté derrière le volant avec ses nombreux modes personnalisés, les références au luxe maritime sont nombreuses dans le coupé.

Et comme le capitaine-conducteur pourra être tenté de se reposer un peu l'esprit, il ne lui reste plus qu'à enclencher l'assistant de conduite semi-autonome. Mercedes se veut en effet à la pointe dans cette discipline où les marques premium se sont un peu fait bousculer par un certain Autopilot de l'américain Tesla. Pendant notre essai, nous avons pu constater qu'il était au point en suivant bien les lignes de la route (et la fonction peut rester active jusqu'à 180 km/h, merci les autoroutes allemandes!) et permet le changement de file automatique en activant simplement le clignotant. Sur la plus récente et plus luxueuse Classe S, Mercedes a ajouté une fonction de gestion intelligente de la vitesse mais cette version du "Intelligent Drive" de la Classe E reste déjà assez aboutie pour mériter de l'inclure dans les options.

Réglages de sièges ultra-poussés, ambiance lumineuse, double écran tactile... le luxe est de mise dans cette Classe E Coupé.
Réglages de sièges ultra-poussés, ambiance lumineuse, double écran tactile... le luxe est de mise dans cette Classe E Coupé. © Julien Bonnet

LE truc en plus: un montant en moins, ça change tout!

Une fois n'est pas coutume, "LE truc en plus" est en réalité un truc en moins. En supprimant le montant central, entre les vitres avant et arrière, Mercedes réussit à la fois un pari design et technique, tout en offrant un véritable plus à bord. Le montant supprimé renforce la sensation d'espace à bord à l'avant, mais prolonge également la vision au niveau des deux places à l'arrière.

La suppression du montant central entre les vitres avant et arrière renforce l'impression de rouler dans un yacht.
La suppression du montant central entre les vitres avant et arrière renforce l'impression de rouler dans un yacht. © Julien Bonnet

LE chiffre: 0,25

C'est le coefficient de pénétration dans l'air, ou Cx, qui permet à cette Classe E Coupé de s'imposer comme la championne aérodynamique de sa catégorie (à égalité avec l'Audi A5). Ou plutôt de conserver son titre, car la précédente génération avait déjà fait aussi fort. Mais avec une face avant plus imposante, la partie n'était pas gagnée d'avance. A la clé, des gains non-négligeables en termes de consommation. Notre yacht sur roues est ainsi prêt à voguer sur les routes sans être trop secoué par les vents.

En beige, notre Classe E prend un petit coup de vieux mais reste tout de même très agréable à l'oeil.
En beige, notre Classe E prend un petit coup de vieux mais reste tout de même très agréable à l'oeil. © Julien Bonnet

Nos modèles d'essai - Mercedes Classe E Coupé, E220d, E300 et E400 4 Matic, de 55.000 à 83.000 euros.

Julien Bonnet