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Essai - Mazda MX-5 RF: toi, toi mon toit (rigide)

Pour la première fois, la MX-5 adopte une architecture "Targa" avec l'arrière du toit qui reste visible en version cabriolet

Pour la première fois, la MX-5 adopte une architecture "Targa" avec l'arrière du toit qui reste visible en version cabriolet - Julien Bonnet

Nous avons testé la dernière déclinaison de la Mazda MX-5, la RF, avec son toit rigide rétractable façon Targa, la partie arrière restant présente en mode cabriolet. Après le toit souple, un changement important pour quatrième génération de la célèbre Miata.

En 2017, Mazda révolutionne son cabriolet sportif MX-5. Voici la version RF. Il ne faut pas y voir une référence à la République française en cette année d'élection présidentielle. Non RF est ici l'acronyme de "Retractable Fastback". Sur cette version, le cabriolet peut ainsi se transformer en un éclair en coupé sportif, avec un vrai toit en dur.

Mais pourquoi... la MX-5 RF ?

Pour ceux qui ne seraient pas familier avec la MX-5, il faut rappeler qu'il s'agit certainement d'un des véhicules "plaisir" les plus célèbres au monde, avec plus d'un million d'exemplaires vendus sur l'ensemble de sa carrière. Depuis bientôt 30 ans, la Mazda MX-5 séduit ainsi les amateurs de virée sportives et de conduite cheveux au vent. C'est en effet à la fin des années 80 que la marque japonaise a su redonner ses lettres de noblesse au concept de roadster, né dans les années 60 au Royaume-Uni. L'idée? Proposer un petit coupé sportif et, surtout, décapotable, car outre-Manche plus qu'ailleurs le moindre rayon de soleil est bon à prendre!

Le premier modèle, dit NA, est lancé en 1989. Il est identifiable à ses fameux feux escamotables et qu'on a récemment eu plaisir de retrouver dans le road trip de Top Gear France au Japon, ce véhicule ayant été choisi par Le Tone pour effectuer son périple.

Si attachante cette MX-5, qu'elle a même eu le droit a un petit surnom aux Etats-Unis, où on parle de Miata. Un mot signifiant "récompense" qui proviendrait du vieil allemand, même si on peut lui trouver une sonorité assez kawaii, en ligne avec ses origines japonaises. 

La MX-5 RF (à gauche) et la version à toit souple (ST, à droite). Sur la précédente génération, la NC, le toit rigide représentait 70% des ventes de MX-5 en France.
La MX-5 RF (à gauche) et la version à toit souple (ST, à droite). Sur la précédente génération, la NC, le toit rigide représentait 70% des ventes de MX-5 en France. © Julien Bonnet

Deux ans après le lancement de la quatrième génération, la ND, avec son toit souple (la version ST, pour "Soft Top"), Mazda s'apprête donc à lancer cette version RF. Avec son toit rigide, il n'y a donc plus de capote à replier soi-même et à nettoyer des facéties des oiseau. Mais un petit toit en dur qui s'anime comme par magie grâce à un système électrique (lire plus loin "LE" truc en plus).

Pari osé, la MX-5 RF a opté pour une architecture dite "Targa". Un mot emprunté par Porsche à une célèbre course sicilienne et qui désigne, depuis la première 911 Targa de 1965, ces cabriolets avec la partie arrière du toit restant bien présente lorsqu'on roule décapotée.

Cette forme est une première pour la Miata, ce qui pose la question de la manière dont sera accueilli ce nouveau style. En attendant le verdict du public, la marque a toutefois déjà reçu deux bons signaux. Au salon de Los Angeles où cette RF était dévoilée en novembre dernier, le modèle a été couronné des titres de meilleur design et de voiture de l'année, un doublé inédit sur ce salon. De quoi conforter le designer japonais Masashi Nakayama à l’œuvre sur cette version. Après avoir dessiné à main levée deux de ses modèles de référence, la Porsche 911 et la Lamborghini Miura (photo ci-dessous), il montre comment la forme de goutte d'eau apporte de l'harmonie à cette nouvelle MX-5. La philosophie "Kobo", l'art d'exprimer le mouvement sur les modèles du constructeur nippon, a ainsi été respectée, assure-t-il. Nous voilà rassurés.

Le chef designer de cette MX-5 RF, Masashi Nakayama, vient de dessiner deux de ses modèles de référence.
Le chef designer de cette MX-5 RF, Masashi Nakayama, vient de dessiner deux de ses modèles de référence. © Julien Bonnet

Derrière le volant

Si sur le papier, le design est donc réussi. Et cela se confirme dans la réalité. Bien sûr, la différence avec la version au toit souple apparaît surtout une fois le toit rangé. A peine installé au volant, cette MX-5 répond bien aux attentes avec une grande facilité de prise en main. La petite Miata se montre agile et maniable et invite à partir sur les petites routes, son domaine de prédilection. Chez Mazda, on parle de "Jinba Itai", une expression japonaise traduisant le fait que le cavalier et le cheval ne font plus qu'un.

En parlant de chevaux, nous avons pu essayer les deux motorisations proposées sur ce modèle avec le 1,5 litre de 131 ch et le 2 litres de 160 ch. Avantage au premier moteur, qui se montre bien suffisant et plus léger que le second. La boîte manuelle 6 vitesses répond quant à elle à merveille. Sur le moteur 2 litres, Mazda propose également une boîte automatique, également performante mais moins dans la philosophie du produit.

Propulsion légère (le poids à vide oscille autour de la tonne selon les versions), la MX-5 invite à l'accélération sans excès avec un plaisir de conduite même à vitesse modérée. A noter également que sur cette dernière génération, le roasdster adopte un système de pédalier en orgue, avec un angle d'appui qui reste identique tout au long de la pression. Résultat, un mouvement du pied plus naturel que sur une pédale "pendante" qu'on trouvait sur les versions précédentes et sur la plupart des véhicules en circulation.

Quelques petits regrets à noter toutefois, comme le positionnement choisi pour le bouton de commandes du système d'infotainment. Placé sur la console centrale, il peut gêner lors des passages de vitesse. Un coude un peu baladeur est ainsi susceptible de presser le bouton principal, surtout en configuration boîte manuelle bien sûr.

Le positionnement du bouton de commandes de la tablette peut gêner lors du passage de vitesse
Le positionnement du bouton de commandes de la tablette peut gêner lors du passage de vitesse © Julien Bonnet

LE truc en plus : Miata, ouvre-toi !

L'ouverture et la fermeture de toit sont entièrement automatiques. Elle s'opère jusqu'à 10 km/h (donc plutôt à l'arrêt en pratique). Pour cela, le conducteur doit rester appuyer sur un bouton, un premier bip signale le début de l'opération. Un deuxième retentit moins de quinze secondes plus tard signalant qu'il est possible de repartir, cheveux au vent ou bien à l'abri.

De l'extérieur, la chorégraphie mécanique est impressionnante et on s'amuse à repérer chaque élément qui se déplace avec grâce. Détail amusant, la partie arrière du toit se referme en dernier tout en douceur. Une référence à la tradition japonaise qui veut qu'on apprenne dès le plus jeune âge à déposer les objets sur une table avec une grande délicatesse, nous a confié le chef designer Masashi Nakayama.

Une fois découverte, la Miata passe donc en mode Targa
Une fois découverte, la Miata passe donc en mode Targa © Julien Bonnet

LE chiffre : 45

C'est le nombre de kilogrammes supplémentaires que représentent le toit rigide et son moteur électrique par rapport au toit en toile. Un surpoids parfaitement maîtrisé par les ingénieurs de Mazda par le recours à différents matériaux. Entre aluminium, acier et alliage de plastiques, l'idée est de jouer à la fois sur la résistance tout en conservant une certaine légèreté.

Les pare-chocs, le coffre et le capot en aluminium contribuent aussi à ce poids maîtrisé. Et les ingénieurs de Mazda auraient même poussé jusqu'à polir les tuyaux d'échappement et peser le moindre boulon pour réduire au maximum le chiffre affiché sur la balance. En ayant gagné sur différents éléments, la différence de poids avec la version à toit souple est ainsi ramenée à 40 petits kilos, soit une différence quasi indiscernable à la conduite.

Cette MX-5 RF parvient donc à rester dans son objectif de légèreté... aussi bien dans le prix! Cette RF revient à un surcoût de 2.500 euros par rapport à la ST. Résultat: un tarif de départ de 27.800 euros en 131 ch et de 33.250 euros en 160 ch.

Sans boîte à gant, on se contente des petits rangements intérieur et du coffre de 130 litres capable d'accueillir deux valises cabine.
Sans boîte à gant, on se contente des petits rangements intérieur et du coffre de 130 litres capable d'accueillir deux valises cabine. © Julien Bonnet

Les modèles de notre essai: Mazda MX-5 RF avec le moteur 1.5 de 131 ch et boîte manuelle 6 rapports (à partir de 27.800 euros) et avec le moteur 2.0 de 160 ch avec la boîte automatique 6 rapports (à partir de 33.250 euros).

Julien Bonnet