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Didi Chuxing, le concurrent chinois d'Uber, s'allie à Renault et Volkswagen

Pour contrer Uber, Jean Liu, CEO de Didi Chuxing, a créé une alliance avec 31 constructeurs

Pour contrer Uber, Jean Liu, CEO de Didi Chuxing, a créé une alliance avec 31 constructeurs - Brendan Smialowski / AFP

Avec 31 partenaires, dont Renault-Nissan et Volkswagen, le concurrent d'Uber crée la "Didi Auto Alliance". Le but est de mettre au point des véhicules adaptés aux "services de la mobilité" afin de permettre aux usagers d'utiliser une voiture sans en faire l'acquisition.

Didi, géant chinois des VTC, a dévoilé mardi une plateforme réunissant 31 partenaires dans l'industrie automobile, dont Renault-Nissan et Volkswagen, pour développer des véhicules adaptés aux "services de la mobilité" en plein boom... un nouvel horizon pour les constructeurs.

Avec sa domination en Chine sur les services de véhicules avec chauffeurs (VTC) et ses efforts pour développer l'auto-partage, Didi Chuxing confirme son intention de transformer les particuliers automobilistes en simples usagers d'une flotte de voitures dédiées.

Ce nouveau projet constitue le dernier signal en date de l'irruption des groupes internet et technologiques dans une industrie automobile qu'ils bousculent en profondeur.

Combiner les savoirs-faire techniques et numériques

La "Didi Auto Alliance", dont le rival chinois d'Uber a annoncé mardi la création, réunit des équipementiers, des start-ups technologiques, des constructeurs chinois (SAIC, Changan, BAIC, Dongfeng, Geely...) et étrangers (Renault-Nissan, Toyota et Volkswagen).

Cette plateforme fait suite à plusieurs partenariats déjà conclus entre Didi et des constructeurs, dont notamment un protocole d'accord signé en février avec Renault-Nissan-Mitsubishi. L'objectif est notamment de "collaborer (...) pour développer des modèles de véhicules pour les secteurs de la mobilité partagée en combinant l'expertise (technique) des constructeurs et les connaissances de Didi" sur les besoins des usagers, explique le groupe dans un communiqué.

Didi Chuxing pourrait ainsi s'appuyer sur ses quelque 450 millions d'usagers, leurs données et leurs itinéraires pour aider les industriels à programmer des fonctionnalités intelligentes ou de conduite autonome, et à concevoir des véhicules spécialement destinés à ces services plutôt qu'à la vente aux particuliers.

Didi, qui avait racheté l'an dernier les opérations d'Uber en Chine, affirme contrôler aujourd'hui 90% du marché des VTC dans son pays et la quasi-totalité du marché local des réservations de taxi via smartphone. 

Des voitures électriques, autonomes et partagées

L'Alliance "deviendra un fournisseur de services de transports intégrés" en s'appuyant simultanément sur la vente, les VTC, l'auto-partage, la location ou encore l'après-vente, ajoute-t-il. "La Chine peut jouer un rôle-pivot pour transformer la structure existante du secteur automobile en place depuis un siècle", s'enflamme Cheng Wei, patron de Didi Chuxing.

Pour le président de Volkswagen Chine, Jochem Heizmann, les constructeurs trouveront aussi leur compte au partenariat. "La part des services de mobilité sur le marché auto s'accroît (...) L'avenir sera déterminé par l'électrification, les voitures autonomes et la mobilité partagée" qui "rend les villes plus vivables", a-t-il jugé devant quelques journalistes.

Pour autant, "l'impact sur les ventes ne devrait pas être trop marqué" initialement car si cela peut inciter certains particuliers à renoncer ou à espacer leurs achats de voitures, "ces véhicules partagés sont utilisés en permanence et donc ont une durée de vie plus courte", supposant un renouvellement plus fréquent, tempère M. Heizmann.

P.S avec AFP