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Voitures du futur

Californie: la voiture sans chauffeur fait-elle peur?

Waymo a inauguré les premiers tests de voitures sans personne derrière le volant dans l'Arizona depuis l'an dernier.

Waymo a inauguré les premiers tests de voitures sans personne derrière le volant dans l'Arizona depuis l'an dernier. - Waymo

La Californie a démarré lundi dernier les tests de voitures autonomes, cette fois sans personne derrière le volant. Mais suite au décès d'une piétonne, tuée par un robotaxi Uber mi mars en Arizona, une seule entreprise se serait manifestée pour tester ses prototypes.

La voiture sans chauffeur ? Présentée régulièrement comme une des grandes révolutions à venir dans l’automobile, la voiture capable de se déplacer sans intervention humaine connaît un premier coup de frein dans son développement depuis l’accident mortel causé par un prototype d’Uber dans une ville d’Arizona en mars dernier.

Il y avait pourtant encore quelqu’un derrière le volant: un superviseur chargé de justement d’intervenir en cas de problème mais qui n’a pas pu réagir à temps pour empêcher ce premier drame causé par un véhicule autonome.

Personne derrière le volant, encore trop risqué?

Depuis cet épisode malheureux, Toyota ou le spécialiste des cartes graphiques Nvidia, qui s'intéresse beaucoup au véhicule autonome, ont annoncé qu'ils suspendaient leurs essais. Toyota avait notamment pour projet d'utiliser une partie du système d'exploitation développé par... Uber. Alors que l'enquête poursuit son cours, et qu'Uber a suspendu ses tests en Californie, l'Etat a fait entrer en vigueur cette semaine sa nouvelle législation sur les voitures autonomes. Or, peu d'entreprises semblent se bousculer au portillon du nouveau permis permettant de faire circuler des voitures sans superviseur derrière le volant en Californie.

D'après l'autorité de régulation californienne, la DVM (Department of Motor Vehicles), une seule société aurait postulé à cette autorisation alors que 50 entreprises au total réalisent actuellement des tests, rappelle Carscoops.

"La DMV n’a reçu qu’une demande de permis pour des tests de robotaxi, a confié au site spécialisé Curbed Jessica Gonzalez. Le département se donne 10 jours, à partir de ce 2 avril, pour vérifier que la candidature est complète. Si tel est le cas, elle sera examinée en profondeur".

Il y aurait ainsi un effet Uber, qui aurait pu dissuader certaines entreprises de se porter candidate en raison d'une technologie pas assez fiable pour se lancer dans de tels tests.

Depuis le 2 avril dernier, il est en effet possible de réaliser des tests sans superviseur, sans personne dans l'habitacle, dans cet Etat américain, berceau de la Silicon Valley, de Tesla et en pointe dans le développement du véhicule autonome. La Californie emboîte ainsi le pas à l'Arizona, où Waymo, la filiale de Google dédié aux véhicules autonomes, a démarré des essais depuis l'an dernier. Dans la vidéo ci-dessous, publiée en novembre dernier, on peut ainsi voir les premières personnes transportées sur routes ouvertes par des robots-taxis. 

Et en France?

Si en France, le cadre légal autorisant les essais de véhicules autonomes vient d'être simplifié, il n'autorise pas encore les tests sans personne derrière le volant.

La France doit également présenter "courant" avril sa stratégie pour la voiture autonome, a expliqué à cette occasion Emmanuel Macron, soulignant qu'il s'agissait de mettre le pays "à la pointe de l'expérimentation et de l'industrialisation" en la matière, avec l'objectif de pouvoir autoriser la circulation de voitures autonomes dès 2022.

Il sera alors intéressant de voir si ce futur cadre autorisera les essais, et à terme la circulation, de voitures autonomes sans personne à bord, ce qui serait logique mais une petite révolution tout de même dans l'histoire automobile. La France pourrait ainsi être en pointe dans ce domaine mais aussi potentiellement le lieu du premier accident impliquant une voiture avec personne derrière le volant.

Julien Bonnet