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Après l'éthylotest anti-démarrage, bientôt un contrôleur électronique de vitesse?

Demain, les automobilistes dont le permis a été suspendu pour un excès de vitesse de plus de 40km/h pourront de nouveau prendre le volant, s'ils équipent leur voiture d'un contrôleur électronique de vitesse.

Demain, les automobilistes dont le permis a été suspendu pour un excès de vitesse de plus de 40km/h pourront de nouveau prendre le volant, s'ils équipent leur voiture d'un contrôleur électronique de vitesse. - Philippe Huguen - AFP

Parmi la série de mesures présentées mardi dernier par le Premier ministre Edouard Philippe, un contrôleur électronique de vitesse pourrait bientôt être installé sur les véhicules des conducteurs pris pour un excès de vitesse de plus de 40km/h. Son objectif: contrôler leur vitesse sans leur retirer le permis de conduire.

"Des mesures de rupture qui modifient durablement les comportements des conducteurs": c’est ainsi que le Premier ministre a présenté mardi son plan pour la sécurité routière. Edouard Philippe ne mise pas seulement sur la répression. A côté de la généralisation des éthylotests anti-démarrage, le Premier ministre souhaite mettre en place des "contrôleurs électroniques de vitesse".

Mesure de la vitesse et comparaison avec la vitesse autorisée

Ce petit dispositif "s’adresse à un conducteur intercepté pour un excès de vitesse important, et faisant l’objet d’une suspension de permis de conduire". Ce petit boîtier serait portable, pour être installé aussi bien dans une voiture personnelle que dans une voiture de location.

Le boîtier mesurerait la vitesse du véhicule, sa position, tout en mesurant la vitesse maximale autorisée. Si le conducteur ne disposait pas du boîtier, ou commettait un excès de vitesse, son permis serait automatiquement suspendu ou retiré.

"Nous sommes vraiment au tout début du projet, il n’est pas encore défini si le contrôle se fera via un boitier dédié ou une appli smartphone, ou les deux", tempère un porte-parole du ministère de l’Intérieur que nous avons joint. "C’est difficile de faire un choix technologique, car tout va très vite dans ce domaine. Comme toutes les mesures de sécurité routière, il y aura forcément une phase d’homologation et d’expérimentation avant une mise en place généralisée".

Quels textes législatifs?

Les textes législatifs n’existent pas non plus pour le moment. Le gouvernement ne prévoit ainsi pas de mise en place du système avant 2021.

"C’est une belle idée qui apprendrait aux conducteurs avec ce type de comportement à respecter les limites de vitesse. Mais cela me paraît très utopiste", nous explique Me Jehanne Collard, avocate spécialiste en droit routier. "Le problème que je vois, c’est qu’il faudra qu’un juge décide d’accorder ou non à un contrevenant de pouvoir rouler sans boîtier, or on est plutôt dans un contexte de dépénalisation de certains délits pour ne pas surcharger les tribunaux".

Julien Bonnet et Pauline Ducamp