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"Alpine c'est Le Mans" et aussi une alternative à l'Audi TT, explique son patron

Alpine est de nouveau au Mans cette année avec Signatech, engagé dans la catégorie LMP2, avec un prototype. Le patron de la marque, Bernard Ollivier, profite cette année encore de l'occasion pour tester sa future berlinette auprès du public, et de potentiels clients.

Alpine est de nouveau au Mans cette année avec Signatech, engagé dans la catégorie LMP2, avec un prototype. Le patron de la marque, Bernard Ollivier, profite cette année encore de l'occasion pour tester sa future berlinette auprès du public, et de potentiels clients. - Renault - Jean Michel Le Meur

Tout au fond du paddock, juste sous l’escalier qui mène au village, le soleil brille ce vendredi 17 juin. Comme le calme avant la tempête, entre les essais qualificatifs et le départ de la course samedi à 15 heures. Le bon moment pour prendre un café avec Bernard Ollivier, président directeur général d’Alpine.

Alpine au Mans, c’est une histoire mais c’est aussi un futur. Alpine et son partenaire Signatech sont en effet de nouveau engagés cette année aux 24 Heures du Mans avec deux voitures dans la catégorie LMP2 (l’une d’entre elles a été accidentées ce matin pendant le warm-up). Et si aucune technologie ou presque ne passera de ces proto aux formes imposées à la futur Alpine de série, être présent au Mans est une évidence pour le directeur général de la (toute jeune) marque Alpine.

"Alpine, c’est le Mans", résume Bernard Ollivier, qui convoque l’histoire. "Alpine est une des rares marques nées par la compétition, pour la compétition. C’est dans notre ADN, résume le patron. Quand nous avons décidé de relancer la marque, nous voulions montrer que nous étions fidèles à la compétition, que nous aimions la gagne et tout ça est un bon levier pour le teasing".

Le teasing et la compétition, c’est ce qui permet aujourd’hui à Alpine d’aller chercher des clients. Et pour cela, le circuit des 24 Heures du Mans, mais aussi les concours d’élégance de Villa d’Este ou de Chantilly, ou le Festival of Speed de Goodwood le week-end prochain sont des terrains de prédilection. Bien plus que le Mondial où comme nous l’écrivions en janvier, Alpine ne sera pas.

Juste avant notre café, Bernard Ollivier déjeune avec des représentants d’un partenaire dans l’automobile. L’un d’entre eux veut acheter une Alpine dès sa sortie en fin d’année. "Je reçois des chèques de 50, 60.000 euros, j’en ai même affiché un au mur de mon bureau", confie Bernard Ollivier. Qui sont d’ailleurs les futurs clients Alpine ? "Il y aura deux types, des gens qui aiment passionnément la compétition, et des amoureux des belles mécaniques, des belles voitures, qui seront selon moi majoritaires", explique Bernard Ollivier.

Bernard Olivier, à gauche, à Monaco en février avec Jean Redele, pilote et père de la première Alpine, lors de la présentation du concept Alpine Vision.
Bernard Olivier, à gauche, à Monaco en février avec Jean Redele, pilote et père de la première Alpine, lors de la présentation du concept Alpine Vision. © Flickr-Alpine GT

Mais avec un produit très exclusif. Alpine revendique un statut premium, au-dessus de la qualité perçue et des prestations qu’offrent aujourd’hui un Renault Espace, avec le tarif aussi qui va avec, le jeu d’options et de personnalisation qui ne se retrouvent aujourd’hui que chez les Allemands. Et plus que face à la Porsche 911, c’est face à l’Audi TT ou du TTS qu’on peut placer le futur coupé Alpine. "La différence majeure par rapport au TT, c’est que l’Alpine est une voiture inédite de tout point de vue, qui ne vient pas de la grande série, rappelle fermement Bernard Ollivier. Cela implique aussi la rareté".

Positionnement compliqué cependant, car Alpine ne veut pas ressembler aux multiples constructeurs anglais type TVR (même si la marque bleue leur doit beaucoup, car Lotus a beaucoup servi comme développeur de la futur berlinette). Pour sortir de ce biais, Alpine ne proposera pas qu’une voiture, mais une gamme. Et quand on se met à douter de la pertinence d’appeler "sportive" un SUV, même bleu et puissant, Bernard Ollivier rappelle qu’en Allemagne ou en Chine, la définition d’un modèle sportif n’est pas forcément une définition française. Un SUV Alpine n’est donc peut-être pas totalement une utopie… (quoique). En attendant, Bernard Ollivier ne donne aucune date plus précise : présentation de la voiture en fin d’année, arrivée sur la route l’année suivante.

En attendant, elle s’expose dans le village des 24 Heures du Mans, tandis que ces lointaines cousines s’affrontent à partir de cet après-midi sur la piste. 

Pauline Ducamp, au Mans