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80 km/h: le gouvernement prêt à faire marche arrière?

Baisse dans les sondages pour le président et son Premier ministre, gronde des automobilistes et de certains élus LaRem... Face à la fronde dans certains départements, la baisse de la limitation à 80 km/h sur le réseau secondaire pourrait concerner seulement une petite partie des routes. Mais le gouvernement campe sur ses positions.

"Il faut cesser d’emmerder les Français": cette réaction à la baisse de la limitation à 80 km/h sur le réseau secondaire ne vient pas d’une association d’automobilistes en colère, mais de Benoît Simian, député de la République en Marche (LaRem), qui s’exprimait ce mercredi chez nos confrères de RMC.

Appliquer la mesure au cas par cas

Face à la grogne des automobilistes, l’élu de Gironde demande un aménagement de la mesure au cas par cas. A l’origine, c’est tout le réseau secondaire composé de voies bidirectionnelles sans séparateur central qui doit passer de 90 à 80 km/h. Mais Benoit Simian souhaite exclure de cette baisse les voies séparées par une ligne blanche continue. Une telle adaptation aura pour effet de réduire largement le nombre de routes concernées. Autre idée avancée: les préfets épargneront les routes les moins accidentogènes en les maintenant à 90.

Benoît Simian se fait ainsi le porte-voix de certains élus de la majorité qui se font régulièrement interpeller sur cette question du passage à 80 km/h. 28 présidents de départements ont ainsi adressé une lettre à Edouard Philippe pour lui demander de renoncer à cette mesure qualifiée de "ruralicide". Les élus de Corrèze ont eux décidé de déposer à Matignon une proposition de maintien du 90km/h dans le département.

Popularité en baisse

Dans l’entourage même du président de la République, qui n’avait pas prévu cette réduction de la vitesse dans son programme, on reprocherait au Premier ministre ce pari politique: assumer une mesure impopulaire pour faire preuve d’autorité et en récolter les fruits en attendant une baisse de la mortalité routière. Sauf que cette décision serait à l’origine de la baisse récente de la popularité de l’exécutif dans les sondages d’opinion.

Au sein même du gouvernement, certains ne cacheraient plus leur opposition comme le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert ou le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard. Avec les manifestations d’automobilistes et de motards à travers la France, Matignon pourrait donc mettre de l’eau dans son vin sur cette mesure dont l’efficacité reste remise en cause. Benjamin Griveaux a cependant mis fin, pour le moment, à la polémique. Le porte-parole du gouvernement a réaffirmé en sortie du conseil des ministres ce mercredi que le passage à 80km/h se fera bien sur toutes les routes le 1er juillet.

Julien Bonnet